Oron – Premier tour (presque) sans surprise
Elections communales à la Municipalité du 26 septembre
Arvid Ellefsplass | Ce week-end se sont déroulées les élections communales pour la Municipalité et pour le Conseil communal d’Oron, avec une particularité suite à la récente fusion d’Essertes et d’Oron qui ne forment désormais qu’une seule commune. Avec une participation de 50,48% (2236 votants sur 3716 inscrits), la mobilisation est remarquable, signe que l’intérêt pour la « chose publique » est encore vif dans la région. Les résultats sont sans grosse surprise, les sortants tiennent le haut du pavé. Un petit bémol toutefois, la Municipalité accueille un nouveau venu, élu au premier tour, en la personne de Eric Ramseyer. Cinq postes sont repourvus, la bataille du second tour est lancée pour les deux derniers postes.
A l’issue de ce premier tour, nous avons recueilli les réactions des douze candidats à la sortie du dépouillage.
Les élus
Olivier Sonnay, sortant, Centre droit, 1061 suffrages, 57.2%
Arrivant en tête de l’élection à la municipalité, le vice-syndic en charge des constructions et de l’aménagement du territoire estime que le résultat du scrutin est une reconnaissance pour le travail d’équipe effectué, autant au sein de la Municipalité qu’avec les personnes qui ont été accompagnées en direct dans leurs projets durant ces deux dernières législatures. « Je suis content pour mon élection, mais c’est un peu mitigé pour l’ensemble du groupe de centre droite, on était une équipe soudée mais on définira notre stratégie lundi soir ». Il n’a jamais caché son intérêt pour la syndicature, mais n’officialisera pas sa position avant de connaître la composition définitive de l’équipe de l’exécutif.
Thierry Menétrey, sortant, Centre droit, 1014 suffrages, 54,7%
Confirmant l’esprit d’équipe de l’ancienne Municipalité, il précise qu’ils n’ont pas fait que du travail « de droite » en mentionnant la mobilité durable, les écoles, la construction de garderies, etc., nombre de considérations qui seraient plutôt attribuées à la gauche. « Je n’ai pas de parti, vous savez, un tuyau n’est ni de gauche ni de droite ». Le travail repose bien plus sur des réalisations tangibles. Il estime que dans un village, les partis représentent un appauvrissement démocratique. « C’est une équipe de citoyens qui gère une commune ». Amélioration énergétique des bâtiments et développement durable en lien avec l’économie et l’emploi sont des préoccupations qui ne le quittent pas. Du côté syndicature, il estime qu’il y a des gens plus à même d’occuper cette fonction.
Romain Richard, sortant, PS, 961 suffrages, 51.8%
Enfant du pays, naturellement passionné de politique, il est entré au Conseil communal en 2016. Il est devenu président de la section PS-Oron, il attribue son résultat au travail de fond de ses colistiers du parti et du programme proposé. Intégré rapidement au sein de l’équipe de la Municipalité lors de l’élection complémentaire de 2016, il est lucide par rapport à la syndicature « le syndic est issu d’une majorité, celle-ci est est de droite et le syndic doit provenir de ce groupe là » il ne se présentera pas. Mais avec une certaine clairvoyance de la politique locale, il n’exclut pas de se présenter un jour, tout en laissant ce choix aux urnes. Mobilité, production énergétique, développement durable, plan climat, économie d’énergie et finances saines sont des priorités. Vision à long terme et stratégie, il propose la mise en place d’un « Plan de législature » pour les années à venir.
Eric Ramseyer, Centre droit, 959 suffrages, 51,7%
Entré au Conseil communal de Palézieux à l’âge de 20 ans, puis à celui d’Oron après la fusion, il se lance à 59 ans à l’assaut de la Municipalité. Son résultat est la surprise de cette élection. Enfant du pays, son indéniable intérêt pour la vie communale et pour la région y est sans doute pour une bonne part. D’un naturel discret, il n’en est pas moins volontaire « je ne fais pas trop de bruit mais les gens me connaissent quand même ». A l’initiative du lancement d’une installation de biogaz sur sa ferme, son esprit d’initiative sur le plan de la durabilité ne se nourrit pas que de mots. A la question du passage du législatif à l’exécutif, sa réponse est simple et pleine de bon sens « il y a quand même un petit apprentissage à faire, il faudra se mettre dans le bain ».
Daniel Sonnay, sortant, Centre droit, 950 suffrages, 51.2%
Syndic des Tavernes pendant 13 ans, avant de rejoindre la municipalité d’Oron à la fusion des communes, en charge de la voirie, des forêts et des routes notamment, il est très satisfait des dernières législatures. Le travail a été fait et il en reste, « le municipal doit suivre son boulot et suivre son budget ». Homme de terrain qui aime le contact, il n’en oublie néanmoins pas l’administratif en alignant les préavis. Il ne cache pas non plus que son caractère lui a sans doute fait perdre des voix, l’amenant à être à la limite de la majorité absolue. Confiant, il ajoute « J’ai très très peu de voix de gauche, chaque fois c’est le même scénario, c’est un peu comme ça ». Soucieux de pouvoir mener à bout les dossiers encore pendants, c’est au final un homme heureux d’avoir été élu au premier tour pour continuer l’aventure. Quant à la syndicature… « on voit le parti lundi soir, on va en discuter ».
Peut-être au second tour… Stève Mercanton, Centre droit, 862 suffrages, 46.47%
« Après deux législatures on voit un peu les différents besoins de la commune et, à 40 ans, le temps est venu de se lancer à la Municipalité ». Au Conseil communal depuis la fusion, il saisit la balle au bond pour offrir ses services à l’exécutif. Attaché à développer et soutenir la vie locale en prenant de nouvelles responsabilités, sa priorité est de faire bouger les choses et promouvoir la commune. Il salue l’excellent travail de la Municipalité de cette dernière législature, les projets avancent très bien, mais il reste conscient qu’il reste beaucoup de choses à prévoir et à développer.
Yoan Hunziker, Centre droit, 857 suffrages, 46.2%
Conseiller communal depuis 5 ans et président de groupe PLR-UDC et indépendants de centre droit, il s’était déjà présenté à la Municipalité à la complémentaire de 2016. Ses résultats, il les attribue respectueusement à la qualité de ses adversaires, sortants comme nouveaux. « Je ne fais pas de politique, je travaille pour la commune, je travaille avec la population ». Son engouement pour la politique est familial mais aussi issu de l’amour de la région et de sa volonté de participer au développement de la commune avec ses compétences techniques et administratives. Il reste confiant quant au second tour dans l’attente de la décision de son groupe.
Myriam Edward, Centre droit, 789 suffrages, 42.5%
Conseillère communale, présidente du Conseil puis vice-présidente durant la dernière législature, elle se présente pour la deuxième fois à l’élection de la Municipalité. Femme de cœur, elle est satisfaite de son résultat mais reste un peu déçue qu’il n’y ait pas plus de soutien pour les femmes « mais pour le groupe on est bien placé ». L’ancienne présidente du Conseil, intéressée par les résultats au Conseil communal sait que la stratégie du centre droit quant au second tour dépendra des forces en présence. Ressources humaines, communication, et sociétés locales sont les principaux intérêts de cette femme volontaire.
Monique Ryf, PS, 756 suffrages, 40.8%
Première réaction, « La joie d’avoir 756 suffrages, car je suis arrivée dans la commune en 2016 ». Le fait de ne pas avoir un réseau local naturel est un handicap, mais elle n’est pas déçue. Par contre, la déception de ne voir aucune femme élue au premier tour pose une question fondamentale; elle reste curieuse de voir ce qui se passera au second tour. Sur le plan communal, « Il manque très clairement une politique pour les enfants et les jeunes, une politique plus participative (…). On a géré la commune jusqu’à maintenant et c’est bien, mais avec plus de 6000 habitants, elle mérite d’avoir un petit peu plus ». Le lien social et les espaces de contact doivent être créés et consolidés. La députée ne manque pas d’idées pour améliorer la qualité de vie dans la commune. Un pied dans le canton, un autre dans la municipalité est un atout pour un.e municipal.e mais sont compliqués à gérer correctement. A la retraite depuis fin juin, elle sait qu’elle a maintenant plus de disponibilités pour offrir ses compétences à la commune.
Anne-Cécile Uldry, Grindor, 710 voix, 38.3%
« Avec un groupement indépendant, c’est plus difficile de se faire connaître, c’est surtout moins parlant pour les gens ». Municipale à Vuibroye, puis conseillère communale depuis la fusion, « je participais au conseil communal (de Belmont) comme auditrice depuis que j’ai 10 ans » du temps où son père Philippe Favre y siégeait. La politique communale à échelle humaine reste une priorité. Membre du comité directeur de l’APERO et infirmière, elle désire apporter un regard plus social sur la politique, c’est sa principale motivation pour intégrer la municipalité.
Patrick Minet, Grindor, 513 suffrages, 27.65%
Première réaction : « On sait qu’il est difficile pour notre parti de se positionner sur l’échiquier, mais on s’attendait à de meilleurs résultats à la municipalité. La liste Centre droit, qui présentait de nombreux sortants, a potentiellement pu faire la différence avec un vote un peu plus compact de ce côté-là ». Déçu des résultats municipaux, il est toutefois heureux des résultats communaux. Offrir une vision claire de la commune en concertation avec la population, par exemple au niveau du Plan directeur communal par des démarches participatives et la construction en concertation avec la population est une de ses priorités. Plus de diversité au sein de la Municipalité tant au niveau des couleurs partisanes que de la répartition féminine revêtent un importance particulière pour lui, cette opinion est partagée au-delà des clivages politiques. « J’aime forger mes opinions par le débat plutôt que de suivre une ligne dogmatique »
André Locher, Grindor, 499 suffrages, 26.9%
« Incroyablement heureux que 500 personnes aient pensés qu’un vieux comme moi puisse encore servir à quelque chose » déclare le doyen des candidats non sans humour. Conseiller général à Oron-le-Châtel déjà à l’âge de 20 ans, conseiller communal à Oron depuis la dernière législature, c’est la part active et décisionnelle qui l’a motivé à prendre part à l’exécutif. Le choix d’adhérer à un groupement indépendant suit sa réflexion de ne pas vouloir suivre une couleur ou un mot d’ordre mais plutôt la vie naturelle de la région. Il ne se représentera pas au second tour, et forme les vœux que les deux places restantes soient complétées par des femmes.
Elections à la Municipalité
Second tour 17 octobre
Ce mardi 28 septembre à 12h, les listes des candidats se présentant au second tour ont été déposées.
Liste 1. PS-Oron
1. Ryf Monique
2. Uldry Anne-Cécile
Liste 2. PLR, UDC et Indépendants Centre droit
1. Mercanton Stève
2. Hunziker Yoan
Liste 3. Groupement Indépendant d’Oron (Grindor)
1. Uldry Anne-Cécile
2. Ryf Monique