Oron – Le collège de Châtillens se muera en garderie
Conseil communal du 6 octobre

Texte et photo Diane Zinsel | Le Conseil communal d’Oron-la-Ville a approuvé la réaffectation du collège de Châtillens en une garderie pouvant accueillir vingt-neuf enfants par jour. Il a suivi lundi soir la demande de la Municipalité en soutenant un crédit d’investissement de 1,6 million de francs.
Le préavis municipal a été accepté par 53 voix et deux abstentions. « Il s’agit d’un projet abouti et nécessaire qui est important pour notre région », avait plaidé quelques minutes plus tôt le président de la commission d’étude dédiée. La commission des finances, qui a également recommandé l’acceptation du projet, aurait néanmoins souhaité que le rapport amiante soit fait en amont de la validation du préavis afin de connaître le coût éventuel du désamiantage. Pour la suite, « nous allons entreprendre, avec l’architecte, les démarches pour une mise à l’enquête », précise Anne-Cécile Uldry, municipale responsable du parascolaire et de la petite enfance, notamment. L’objectif serait de débuter les travaux l’année prochaine avec une ouverture des locaux en 2027, ajoute-t-elle.
Le projet, qui permettra de répondre aux besoins d’environ septante familles de la région, prévoit la transformation complète de l’intérieur du collège de Châtillens du sol au plafond avec une adaptation aux normes actuelles. Les classes seront transformées en garderie et une loggia est prévue pour offrir un espace extérieur au groupe des bébés. Techniquement, le bâtiment sera doté d’une cuisine fonctionnelle et conforme et muni d’une pompe à chaleur (PAC) air-eau, en remplacement du chauffage à mazout existant. L’enveloppe thermique du bâtiment sera améliorée et le toit équipé de panneaux photovoltaïques. Enfin, la municipalité souhaite également améliorer l’accès routier afin de l’adapter au parcage d’une quinzaine de voitures.
Le projet est le fruit d’une étroite collaboration avec la direction du réseau Accueil Petite Enfance réseau Oron (APERO), qui devrait louer et gérer le bâtiment une fois rénové. L’estimation globale de 1,6 million inclut une réserve pour les imprévus d’environ 15 %, au vu de la vétusté du bâtiment. La commune pourrait obtenir des subventions, grâce aux dispositifs en vigueur pour la transition énergétique des bâtiments. Elle pourrait aussi profiter d’une aide de la Fondation Accueil de jour des enfants (FAJE) en fonction du nombre de places d’accueil prévues.
Un million pour équiper le quartier « La Clé des Champs »
Un million, c’est le montant que la commune d’Oron investira dans les infrastructures de voirie et d’équipement pour le quartier de « La Clé des Champs » à Palézieux. Le Conseil communal a donné lundi soir son feu vert au crédit d’investissement demandé par la municipalité.
Le terrain sur lequel le quartier va voir le jour est en main de divers propriétaires, dont Oron qui y détient une parcelle en zone d’utilité publique. La somme débloquée lundi par le Conseil communal va rejoindre un « pot commun » qui servira à réaliser l’ensemble des aménagements, chiffrés à 11,7 millions, sur les futurs domaines publics, comme l’installation des voies de mobilité, des conduites d’eaux, de l’éclairage public ou encore de containers Molok. La clé de répartition entre les différents propriétaires a été définie en fonction des droits à bâtir (surfaces brutes de planchers) de chacun. Ainsi, dans le détail, la commune, dont la parcelle représente le 8,3 % de la surface brute de plancher du quartier, doit prendre à sa charge 8,3 % des 11,7 millions de francs, soit 974’609 francs. La Municipalité propose d’arrondir au million « afin d’avoir une marge pour divers et imprévus ». Le Conseil communal a suivi par 53 oui et deux abstentions, sans discussion.
L’ensemble des équipements publics réalisés seront repris par la commune à la fin des travaux et celle-ci en aura la charge d’entretien, selon un modèle d’organisation qui reste à définir. En plénum, la commission chargée d’étudier ce préavis a appelé la commune à effectuer « un suivi rigoureux du chantier en ce qui concerne les coûts et de la réalisation des parties appelée à être reprise par la commune ».
Deux crédits d’étude approuvés
Le Conseil a largement approuvé deux demandes de crédits d’étude. Le premier de 319’000 francs vise à financer les études de projet d’ouvrage pour la route de Bossonnens. Le second, de 118’000 francs, servira à financer trois études en lien avec la mobilité durable.
Pour la route de Bossonnens, le crédit doit financer une étude visant à refaire les infrastructures routières et les réseaux souterrains des services industriels, au vu du développement du nouveau quartier « La Clé des Champs » à Palézieux qui va voir la construction de 18 immeubles comprenant 274 appartements lors de la première étape et d’environ 12 immeubles lors de la seconde. « Les installations existantes ne permettront pas de répondre aux besoins techniques liés aux quelque 1100 habitants supplémentaires. De plus, ces réseaux sont vieillissants et les matériaux (fonte et ciment) ne répondent plus aux normes et exigences actuelles. Le réseau routier est également dans un état peu satisfaisant et nécessite une réfection de son revêtement », liste la Municipalité dans son préavis, qui a été adopté par 49 oui, 1 non et 5 abstentions.
Le Conseil a aussi débloqué 118’000 francs pour effectuer trois études en lien avec le développement d’une mobilité durable, accessible et conforme aux normes légales en vigueur. Premier sujet : la mise en conformité des arrêts de bus selon la Loi sur l’égalité pour les personnes handicapées (LHand). Entrée en vigueur en 2004, les collectivités publiques avaient 20 ans pour rendre accessibles à tout le monde les infrastructures de transports publics. Or, sur la trentaine d’arrêts de bus dont dispose la commune d’Oron, deux arrêts sont conformes et un troisième est en passe de l’être. « Cette étude permettra de déterminer le rythme de mise aux normes et de prioriser les arrêts », a relevé Daniel Sonnay.
Depuis 2024, une commune qui n’a pas mis aux normes ses arrêts doit prendre à sa charge les frais de déplacement d’une personne en situation de handicap jusqu’à une gare, a aussi expliqué sa collègue Monique Ryf, chargée notamment des transports et des gares.
La deuxième étude, devisée à 50’000 francs, aura pour tâche de définir et d’optimiser les parcours piétonniers et cyclables de la commune.
Enfin, la troisième étude (39’000 francs) a pour objectif d’évaluer l’offre et la demande de stationnement sur le territoire communal. Ce crédit pour les trois études a été accepté par 54 oui et 1 abstention.