Opinions: Votations du 30 novembre prochain, 3 x NON, sans hésiter
Christa Calpini, députée PLR, pharmacienne indépendante | Les trois objets sont délicats mais les retombées auraient des conséquences très désagréables pour notre économie en cas d’acceptation. Pourquoi?
Tout d’abord, Ecopop, initiative extrême et rigide puisqu’elle inscrit dans la Constitution fédérale un seuil fixe pour l’immigration et ceci sans tenir compte des réalités et besoins économiques de notre pays. Les relations avec nos voisins européens se sont déjà compliquées depuis le
9 février dernier, il s’agit de ne pas remettre une couche qui dégraderait la situation.
Quant à l’initiative sur l’or de la BNS qui obligerait la Banque Nationale à acheter d’un coup l’or pour plus de 60 milliards de francs, elle est pernicieuse. En effet, l’or ne pourrait ensuite plus être vendu et deviendrait donc inutile pour notre politique monétaire. La BNS aurait les mains liées, elle qui doit disposer d’une capacité d’action maximale pour réagir aux fluctuations internationales. Cela implique de pouvoir céder des actifs, y compris aurifères, en cas de nécessité, pour défendre la stabilité des prix.
Enfin le sujet qui fait le plus débat est l’initiative «Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires». Le titre de cette initiative est trompeur puisqu’il parle de privilèges fiscaux alors qu’il s’agit d’un impôt d’après la dépense, ce qui est différent. Cet impôt est fixé sur la base des dépenses occasionnées par le train de vie du contribuable et appliqué aux étrangers domiciliés en Suisse qui n’exercent pas d’activités lucratives. Un certain nombre de ces contribuables habitent notre district. Ces personnes vivent chez nous, dépensent chez les artisans du coin (jardinier, garage, coiffeur, pharmacie…). Elles nous rapportent, ne coûtent rien à la société et n’hésiteront pas à s’installer dans d’autres pays comme la Belgique ou le Royaume-Uni si nécessaire. Il faut rappeler que l’impôt d’après la dépense, au contraire du secret bancaire, ne fait l’objet d’aucune critique sur le plan international, alors pourquoi s’en priver?
Les partis de gauche expliquent que ce système n’est pas juste, que les riches étrangers sont favorisés par rapport aux Suisses riches qui travaillent. Ils oublient que la justice ne peut être réduite au simple principe de l’égalité. Nous ne naissons pas tous égaux: certains sont en bonne santé, d’autres pas, certains ont de la facilité à l’école, d’autres pas, certains sont nantis financièrement, d’autres pas. La vie est ainsi faite qu’il y aura toujours des riches et des pauvres. Le principe d’équité sert à combler les inégalités de richesse des plus démunis de notre société. J’y suis personnellement très attachée. Il n’y a pas d’injustice dans le fait que certains citoyens sont taxés d’après la dépense si ce système permet d’améliorer les conditions de vie des plus défavorisés.
Est-ce juste que certains citoyens ne paient pas d’impôts alors qu’ils utilisent nos écoles, nos hôpitaux, nos routes? Non, ce n’est pas juste mais c’est équitable et financé par ceux qui en ont les moyens. Alors, ne diminuons pas cette manne et votons NON à cet objet comme aux deux autres le 30 novembre prochain.