Opinion
Soigner ceux et celles qui nous soignent !
Margarida Janeiro, Vice-prés. du PS Bourg-en-Lavaux, Chexbres, Puidoux, Rivaz, Saint-Saphorin | Louées, érigées en héros, les infirmières (et infirmiers, même si ces lignes utiliseront le féminin généralisé pour simplifier) ont été depuis le début du Covid-19 mises dans le devant de la scène, actrices principales de ce film apocalyptique que nous vivons tous. De gauche à droite, en passant par les indécis, et ce dans le monde entier, nous avons remarqué leur abnégation, leur utilité, leur souffrance, leurs marques des masques portés plusieurs heures d’affilée. Or même si on a vu leur non négligeable utilité sociale en temps de crise ou en temps plus cléments, on ne voit souvent pas la réalité concrète incompatible à ce que ces personnes apportent à la communauté dans son ensemble. Lors des prochaines votations du 28 novembre, la Suisse doit se prononcer sur l’initiative sur les soins infirmiers forts visant à protéger les professionnelles et rendre sa valeur à ce métier. Déposée en 2017, elle fait tout son sens aujourd’hui. Celle-ci permet non seulement de donner plus de formation et de valorisation dans le processus médical mais surtout de protéger les conditions de travail et les salaires des professionnelles. C’est non seulement en augmentant leurs salaires ou revalorisant leurs formations que les initiantes veulent redonner de la valeur à la profession mais en habilitant les professionnelles, les rendant plus indépendantes dans la pratique des soins. Rien ne peut justifier aujourd’hui qu’un métier aussi primordial fasse face à de mauvaises conditions de travail et un manque de ressources. Qui plus est, avec le vieillissement de la population à venir, le corps infirmier sera de plus en plus sollicité, sans parler d’une nouvelle – touchons du bois – pandémie potentielle. Le Parlement a proposé un contre-projet qui entrera en vigueur dans tous les cas, mais qui se révèle insuffisant. En effet, il ne compte qu’augmenter le financement des formations professionnelles, ce qui ne suffit pas à donner de la valeur et protéger les soignantes, donc ne dit rien sur le cœur même de la pratique et de sa rémunération. Soutenir le projet déposé en disant oui en novembre est donc essentiel pour la qualité de nos soins et pour la protection de ceux et celles qui les prodiguent. Une collectivité doit, pour être en bonne santé et bien prise en charge, soigner aussi ceux et celles qui la soignent.