Opinion
Féminisme et culture

Lena Lio, Ancienne députée UDC | Les femmes et les hommes soucieux de la condition féminine soutiendront les objectifs louables de l’initiative «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage» en votant OUI le 7 mars prochain. Je suis de culture chinoise, puis russe, jusqu’à mon arrivée en Suisse il y a plus de 30 ans. Mon expérience transculturelle me conduit à mesurer en quoi la condition féminine et sa nécessaire évolution mérite mieux que des discours politiciens et démagogiques. Diplomate de formation, j’ai refait ma vie professionnelle dans mon pays d’adoption, la Suisse, et je me suis engagée en politique pour défendre ses valeurs, sa neutralité, son patrimoine et sa culture. Depuis quelques jours, on assiste dans les médias à un déferlement de paroles féminines qui refusent catégoriquement le soutien à l’initiative antiburqa. Que disent ces femmes pourtant progressistes et féministes? Elles disent que ce sujet n’est pas une réalité en Suisse, qu’il faut laisser aux musulmanes le soin de décider ce qu’elles souhaitent pour elles-mêmes. Elles disent encore que voter oui à cette initiative, c’est les attaquer et leur nuire. Pour moi, qui depuis toujours soutient la cause des femmes, mon féminisme est autre. Il établit une juste reconnaissance et valorisation de la place des femmes dans notre société occidentale. Je refuse catégoriquement que nos valeurs d’égalité et de laïcité soient remises en cause au nom de la soi-disante liberté des femmes musulmanes. En tant que femme d’origine étrangère, la défense des valeurs traditionnelles et démocratiques portées par nos traditions suisses me semble essentielle au combat visant à l’égalité hommes-femmes. La défense des valeurs occidentales – droit de vote, accès aux postes à responsabilité, droit de disposer de son corps et tant d’autres – fait avancer la place des femmes en Suisse. Ces valeurs qui soutiennent le progrès social ont permis depuis des décennies à la cause des femmes de se développer en Suisse. Il est capital de les préserver. Il est inconcevable qu’on puisse défendre le port de la burqa dans l’espace public, alors même qu’on souhaite abolir toutes les marques et contraintes qui asservissent la condition féminine. Bien évidemment la majorité des musulmans de Suisse ne véhiculent pas une image de soumission féminine. L’initiative «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage» vise aussi les situations à risques d’agression, par exemple le port d’un foulard sur le visage lors de manifestations publiques ou dans les stades de football. Interdire de se dissimuler le visage permet de lutter contre les actes de vandalisme ou de violence caractéristiques. Pour la liberté des femmes, je voterai OUI le 7 mars prochain !