Ô temps béni
Ça y est, c’est parti pour les ambiances de fin d’année. Sous une météo encore automnale qui retarde la venue de la neige en plaine, les biscômes et les oranges sont distribués par un Saint-Nicolas qui annonce déjà le Père Noël.
Les spectacles de fin d’année font eux aussi leur entrée dans le temps de l’Avent. Nos petites têtes blondes totalement stressées à l’idée de monter sur scène font de leur mieux pour dépasser leur zone de confort et affichent des étoiles plein les yeux à l’issue de la représentation. Quelques vocations se feraient-elles jour chez ces graines d’humains ?…
Les marchés de Noël font salle comble dans la froideur revenue. Un succès qui va grandissant à mesure que les jours raccourcissent, tant l’ambiance chaleureuse des bougies est propice à la fin de l’année et aux réunions païennes autour d’un braséro chauffé à blanc.
Des feux et des bougies auxquelles nous devrions déjà commencer à nous habituer si l’on en croit nos édiles bernoises. Leurs annonces de pénurie réitérées préparent la population à se soumettre à des actions individuelles liées à des conseils culinaires ou au tricot de mère grand. Elles réjouissent surtout les actionnaires privés qui n’attendaient plus cette solidarité nationale et… fédérale. Noël tombera un peu plus tard pour eux – les pauvres – mais avec une certitude financière quasi mécanique. Le monde moderne est bien fait tout de même.
Mais laissons là ces considérations bassement matérielles.
La période de Noël, ce sont aussi les odeurs. La nature au repos n’exhalant plus ses senteurs, c’est au tour du vin chaud mâtiné de cannelle ou de l’orange piquée de ses clous de girofle de prendre le relais. Ces odeurs comme autant de madeleines de Proust agissent comme des anxiolytiques à nous faire replonger en enfance avec l’esprit de bienveillance qui sied à telle époque.
Arvid Ellefsplass, rédacteur en chef