La Peur

Elle fait partie des six émotions principales que sont la joie, la surprise, la colère, le dégoût et la tristesse. Elle est un sentiment d’angoisse que l’on ressent face à un danger ou à la simple pensée de celui-ci, qu’il soit réel ou imaginé. 

Laurent Damond, avocat | La peur nous est souvent bien utile, c’est notamment le cas lorsque nous nous retrouvons face à une situation dangereuse. Elle préserve ainsi notre intégrité corporelle, voire notre vie. Sans elle, probablement que nous traverserions une route au trafic intense sans regarder avant de nous engager. Parfois, elle nous joue des tours et nous sursautons sans raison. Il vaut mieux réagir ainsi une fois de trop, plutôt que de prendre le risque de ne pas bouger face à une véritable menace.

De nos jours, nos peurs sont très souvent instruites et notre imagination prend le relais pour les ancrer. Notre cerveau a une très grande capacité à nous rendre anxieux. Les pensées concernant la peur tournent alors sans relâche dans notre tête. Pour beaucoup d’entre nous, nous ressentons une angoisse à la vue d’une araignée ou d’un serpent. C’est à force de nous répéter que ces deux animaux sont potentiellement mortels, bien que ce soit dans d’autres régions du monde, que nous ancrons en nous cette crainte.

S’il s’agit ici d’un exemple bien connu, alors imaginez toutes les angoisses qui entrent petit à petit dans notre cerveau. En effet, nous vivons dans une société anxiogène et chaque jour bien des médias et des réseaux sociaux nous le rappellent avec leurs lots de mauvaises nouvelles. Cela va de la peur du réchauffement climatique, à la vie chère, aux virus, à la guerre en Ukraine, à la hausse prévue des primes d’assurances-maladies, etc. La liste est sans fin et ces différentes peurs touchent les individus en fonction notamment de leur histoire, de leur parcours de vie et de leur âge.

Pour alimenter notre cerveau d’un peu de plaisir, il vaut la peine de lire ou d’écouter les quelques bonnes nouvelles que l’on nous transmet et d’avoir à l’esprit la phrase suivante : « ai-je vraiment peur ou ai-je peur d’avoir peur ? »

En effet, nous aspirons tous à vivre en paix. Toutefois, dans le cadre de mon activité, je rencontre régulièrement des personnes qui ont la peur du conflit. Dans les situations les plus extrêmes, des individus n’oseront pas dire qu’ils trouvent une situation injuste de peur de se fâcher avec un ami, un voisin, un membre de la famille ou un employeur. Ils vont préférer ruminer et garder le silence par crainte d’une réaction virulente de l’autre. Avec un tel fonctionnement, ces personnes accumulent les frustrations et les colères, avec les problèmes de santé que cela peut engendrer. De plus, cela ne leur permet pas de vivre des relations sereines avec les autres.

Il est donc préférable de pouvoir évoquer son point de vue. Cela permet de se faire respecter, de régler le sentiment d’injustice et d’ouvrir des perspectives relationnelles et professionnelles plus favorables. S’il est pour certains encore trop difficile d’évoquer une situation par crainte de la réaction de l’autre, la présence d’un tiers, soit un médiateur, peut être très utile.

La peur de la réaction et du jugement de l’autre est l’une des craintes les plus courantes. La médiation permet de supprimer cette peur, puisqu’elle se déroule dans un espace sécurisé et bienveillant.