Marianne Cavin, nouvelle nonagénaire à Mézières
Martine Thonney | Marianne a fêté son anniversaire le 18 janvier dernier. La convivialité était au rendez-vous. Dès 11h, les visites se sont succédé dans son coquet logement de la maison familiale. Ses enfants, belle-fille, quelques petits-enfants et arrière-petits-enfants étaient là et c’était joyeusement animé. Voisins, amis sont venus, à la bonne franquette. On évoqua des visages disparus, des anecdotes et trois arrière-petits-enfants à naître. La commune, représentée par Muriel Preti, Sonia Hugentobler et Pierre Jordan, municipaux, puis par le syndic, Patrice Guenat, a fêté comme il se doit la jubilaire. Marianne Cavin était comme à son habitude souriante et attentionnée. Les souvenirs qu’elle égrène viennent de Bâle, sa ville natale, puis de Mézières, lieu où elle a passé 71 années! En effet, Marianne a 15 ans lorsque ses parents trouvent qu’un séjour chez les Romands serait bénéfique pour leur fille unique. La voilà donc partie comme jeune fille au pair de 1942 à 1944, chez le notaire William Cavin. Cette maison existe toujours appelée officiellement «La maison du notaire». Ces deux ans passés, Marianne s’en est retournée à Bâle faire un apprentissage de vendeuse mais quelque chose (ou quelqu’un?) la rattachait à Mézières…
En 1948, on célébra le mariage de Marianne et de Jean-Daniel Cavin, habitant au nord du village. Jean-Pierre vint au monde deux ans plus tard. C’est cette année-là qu’Oscar, le papa de Jean-Daniel, décéda et que son commerce de produits laitiers fut repris par Jean-Daniel. Marianne tout naturellement le seconda. Une petite Francine vint à son tour au monde. Le travail ne manquait pas: 25 années de marché sur la Riponne, par tous les temps, chaque mercredi et samedi sont une source de souvenirs. Que de contacts noués avec la clientèle lausannoise et celle des villages environnants! Lorsque le temps fut venu d’abandonner les marchés, Marianne ouvrait encore son magasin à Mézières, alors que son mari travaillait dans un bureau à Lausanne. Le magasin de Mézières se ferma en 1980 et Marianne Cavin s’engagea à La Fermière de la rue de l’Ale à Lausanne. Les clients aimaient assurément le beurre, la crème et le fromage mais obtenaient en plus le sourire de la crémière! Au décès de son époux en 1983, Marianne travailla encore chez Olmi puis chez Denner à Mézières. Quand je parlais du sens du commerce, ce n’était pas un vain mot…
Quant à la convivialité, elle n’est pas en reste. Fondatrice de la Gym-Dames de Mézières en 1958, Marianne Cavin vient de recevoir la convocation à la prochaine assemblée générale. Elle a aussi beaucoup aimé l’épopée de «La Caravelle», troupe de théâtre fondée par son mari et au sein de laquelle elle a tenu tous les rôles : ceux sur les planches, dans les coulisses et à la buvette! La proximité avec le Théâtre du Jorat a permis à Marianne d’oeuvrer aussi bien à la vente des pâtisseries qu’à la billetterie. Maintenant, elle n’en revient pas d’avoir pu faire ce qu’elle a fait. Elle aime faire ses courses et a toujours un mot plaisant aux personnes rencontrées sur son chemin et dans les commerces locaux. Bien sûr, actuellement avec ce froid et ces chemins glissants, elle s’interdit de mettre un pied à l’extérieur; c’est la bonne occasion pour aller lui souhaiter un bel anniversaire et être sûr de la trouver chez elle! Nos meilleurs vœux l’accompagnent.