Maman, je ne veux pas grandir….
Hommage à Chiara F. décédée le 24 mars 2019

Françoise Zweifel. |. C’était une petite fille belle, vive, intelligente, un ange. Ce couple n’espérait pas avoir un tel cadeau, une petite fille, qui leur a procuré tellement de joies, d’amour et d’espérance. Mais dès son âge de 3 ans et demi, elle rencontre des problèmes de santé, qui vont être fréquents, plus espacés, mais qui bien sûr inquiètent grandement les parents. Puis Chiara a su construire autour d’elle un nid d’amour, de sécurité: papa, maman ne vous inquiétez pas. Elle a su voir l’essentiel l’amour de ses parents, elle a eu la force et la volonté de leur demander de s’unir par le mariage: elle a tout prévu. Elle a aussi désiré être baptisée et a immédiatement convaincu le pasteur, lui qui voulait connaître outre les parents, les parrains, marraines, pas nécessaire elle sait tellement ce qu’elle veut. A l’école, elle a eu quelques difficultés vu ses absences répétées pour des soins, mais a continué avec conviction les cours, les contacts avec ses camarades, elle faisait en plus de la danse, de la gymnastique, un exemple de vie. Elle a eu la chance de voyager particulièrement avec sa maman, même des destinations lointaines, elle s’adaptait à tout. Elle a même donné envie à son enseignant qui n’était jamais parti loin d’aller découvrir d’autres continents. Puis Chiara s’est éteinte. Elle n’avait que 11 ans et demi et s’est éteinte dans quelles circonstances: maman ne te fait pas de soucis. Elle allait à l’hôpital pour y recevoir un cœur nouveau, elle connaissait tous les médecins spécialistes, elle était joyeuse mais au fond d’elle-même ne semblait pas croire à ce nouveau mode de vie, ce corps étranger. Puis le jour où elle devait subir un cathétérisme cardiaque afin de prendre toutes les valeurs pour que les médecins puissent la mettre sur liste de greffe, elle a voulu être endormie par un masque, première fois pour elle, elle ne s’est pas réveillée. Mais surtout elle avait demandé que ses organes soient donnés au cas où… Et ce fut le cas. La cérémonie d’au-revoir à Chiara a été sobre, dans une belle église, avec le pasteur Benjamin Corbaz profondément touché, le pasteur qu’elle avait convaincu de la baptiser, avec lequel elle parlait, parlait, posait des questions, quelque fois même embarrassantes. Et tout le corps médical, qui l’avait approchée, était présent, ainsi que ses camarades d’école, de gym. Comment comprendre tout cela, comment ne pas se poser des «Pourquoi», pourquoi, comment savait-elle! Pourquoi ne voulait-elle pas grandir, comme elle le répétait si souvent à ses parents. Tous ceux qui l’ont connue parlent d’un ange. Elle laisse des parents aimants, unis, reconnaissants mais dans une peine immense tout en gardant toujours à l’esprit qu’ils ont eu un merveilleux cadeau et en sont très reconnaissants. Merci, merci.