Lutry – Plus de points de recyclage des plastiques à la Coop, l’exécutif cherche des solutions
Conseil communal de Lutry du 15 septembre

La suppression des deux points de collecte des plastiques par le géant orange a suscité une interpellation de Jean-François Chapuisat au Conseil communal. L’exécutif a indiqué ne pas avoir été consulté et a expliqué travailler à des solutions alternatives, parmi lesquelles l’utilisation de sacs taxés, vendus au même prix que ceux des ordures ménagères.
Coop a annoncé en juillet 2025 l’arrêt progressif de son système de collecte gratuit des plastiques usagers au profit du système RecyBag, qui est donc payant », explique le conseiller communal avant d’ajouter que cette décision prive les habitants d’un service de proximité apprécié et particulièrement important pour les personnes âgées et soucieuses de l’environnement. « Le nouveau système représente un coût supplémentaire pour les ménages dans un contexte économique difficile, alors que la Suisse accuse un retard significatif dans le recyclages des plastiques. »
Dans son texte, Jean-François Chapuisat questionne la Municipalité si elle était au courant de cette suppression, comment elle imagine palier à cette suppression, et quelles alternatives pourraient être proposées aux habitants pour maintenir un service de recyclage accessible et gratuit. Du côté de l’exécutif, Etienne Blanc précise que des solutions sont en cours de réflexion, notamment un dispositif de sacs taxés spécifiquement dévolu au recyclage de ce matériau. « Vous pensez bien que Coop ne nous a pas consulté avant de supprimer ses points de collecte. »
Un sac taxé de plus dans tout le pays ?
En 2021, la motion Dobler a été adoptée par le Parlement et vise à doper le recyclage des plastiques en instaurant une collecte dans tout le pays. « Il s’agit d’un sac taxé au même prix que ceux destinés aux déchets ménagers », détaille Etienne Blanc. Le municipal précise que cela demande une gestion particulière pour les citoyens, car cela nécessite de l’espace de stockage, un tarif, etc. Pour les communes, cela demande également une gestion accrue : « Faut-il organiser un ramassage au porte-à-porte ? Adapter les Ecopoints ? Ces choses doivent se mettre en place et demandent un peu de temps », souligne le municipal, tout en relevant que la suppression des points de recyclages de Coop est malheureusement arrivé un « peu trop tôt ».
« D’un côté, des entreprises de recyclage poussent les communes à s’organiser pour recycler ce type de déchets, et de l’autre, le canton nous dit de ne rien faire pour le moment ». Lutry reste donc dans l’expectative, tout en étudiant les options envisageables.
La situation de la CGN préoccupe la Municipalité
Autre sujet abordé, révélé par le quotidien 24 Heures, celui de la suppression des dessertes CGN ce printemps à Lutry. Revenant sur une interpellation déposée en mars par le conseiller Vincent Arlettaz, le syndic a rappelé que la Municipalité n’avait pas été informée en amont de ces changements. L’exécutif a exprimé son insatisfaction auprès du conseil d’administration de la compagnie, regrettant également la suppression des croisières privées pour les aînés et pour les jeunes.
« Le drame du Simplon a visiblement impacté le fonctionnement de la CGN, cette dernière a découvert récemment qu’elle possédait une flotte Belle Epoque dont certains bateaux avaient plus de cent ans », a relevé Charles Monod, avec une pointe d’ironie. Le syndic a également critiqué la rigidité du système de vente des cartes journalières, désormais nominatives et liées à une date précise, peu adaptées aux habitudes des passagers. Pour renouer la confiance, Lutry participera à la réunion annuelle que souhaite instaurer la direction de la CGN avec les communes lacustres. « Puisque nous avons le sens de l’accueil à Lutry, le rendez-vous est fixé au 29 janvier 2026 dans cette même salle », a-t-il conclu.
Crédits supplémentaires au budget 2025
Unique préavis de ce Conseil communal, l’octroi de crédits supplémentaires destinés à la Bourse communale (380’000 francs) et aux investissements (93’000 francs) a été examiné. Ces ajustements visent à couvrir des charges imprévues, telles que des réparations urgentes liées aux bâtiments communaux, l’aménagement de locaux de cantines pour répondre à la demande croissante, ou le remplacement de matériels défaillants. L’objet a été adopté à l’unanimité.
Accueillir plus de PME à Lutry
Le conseiller Raymond Sudan avait déposé un postulat afin de créer des espaces favorisant l’installation de petites et moyennes entreprises. « Aujourd’hui, notre commune a évolué principalement en ce qui concerne le nombre d’habitants. (…) Un nombre croissant de petits entrepreneurs sont contraints d’établir leurs entreprises en dehors du territoire communal », expliquait le postulant en juin 2023. La Municipalité a rappelé les efforts déjà entrepris, tout en soulignant les contraintes territoriales. « Peut-on espérer que cette réponse soit un point de départ à mon postulat (…), car il s’agit de trouver des locaux adaptés à l’artisanat et pas seulement des bureaux », a insisté l’élu. Du côté de l’exécutif, Pierre-Alexandre Schlaeppi a relevé que les possibilités sont limitées par les zones protégées et les autres affectations, les seules surfaces encore disponibles se situant à La Conversion et vers La Croix-sur-Lutry. La réponse a été acceptée par 58 voix.
Verdir Lutry
« 10’000 arbres pour 10’000 habitants », c’est le titre que porte le postulat de la conseillère Valérie Dormenval, déposé en octobre 2023. En réponse à ce texte, la Municipalité a salué l’intention, tout en rappelant les contraintes liées aux espaces disponibles, à la biodiversité et aux coûts d’entretien. Plusieurs projets pilotes seront toutefois menés dans les prochaines années. Dans le rang des élus, Vincent Arlettaz a relevé : « On veut tous plus de verdure, on veut tous plus d’habitation, mais il ne faut pas oublier qu’il faut concilier avec la place disponible ou encore les lois cantonales. »
Pétition pour la sécurité des piétons
Au chapitre des communications du bureau, on apprend qu’une pétition a été présentée par Camille Moser et Nicolas Rod, réclamant des mesures pour sécuriser la route de Sermotier. « Depuis de nombreuses années, le trafic suscite la préoccupation des habitants. Aucun dispositif efficace n’a été mis en place », estiment les pétitionnaires dans leur courrier lu par la présidente du Conseil, Charlotte Mathis. « L’objectif est de pousser la Municipalité à proposer des solutions concrètes, même si la loi interdit l’installation de passages piétons en zone 30. »
En rembobinant cette séance, le Conseil a procédé à l’assermentation de trois nouveaux membres : Patricia Frangioni (PLR) succède à Carole Gay. Audrey Gohl (PLR) intègre la commission des finances, tandis que Claudie Leconte est remplacée par Katarina Ruchin (IVL), et Stéphane Mayor (PLR) succède à Cédric Alber.