L’or bleu coulera dans le réseau d’eau d’Oron
Gil. Colliard | La mise à l’enquête ouverte du 28 juillet au 31 août, pour l’octroi de la concession de pompage en vue de l’exploitation des eaux de la nappe souterraine ainsi que pour la construction du puits d’Ecoteaux, promet un aboutissement proche et réjouissant du dossier, initié en 2012. Avec l’arrivée de cette nouvelle ressource locale, Oron verra sa propre production, représentant 42% en 2016, prendre l’ascendant sur les eaux achetées à l’extérieur. Une sécurité d’approvisionnement bienvenue, particulièrement en période d’étiage et une maîtrise accrue sur les coûts.
Rappel des faits
En 2011, le rapport résultant de l’étude hydrogéologique des ressources d’Oron avait identifié
deux zones intéressantes sur le territoire d’Ecoteaux. Trois forages de reconnaissance ont été effectués en 2012 dont deux prometteurs, avec des tests de pompage et des analyses positifs. Le périmètre de sécurité de ces derniers englobant des habitations, un nouveau forage, profond de 63m, respectant les distances sécuritaires a été effectué, avec succès en septembre 2016. En octobre, les premiers tests ont pu débuter par le contrôle du niveau d’abaissement de la nappe avec un essai de soutirage de 360 l/min. pendant 28 jours et la surveillance des sources existantes, faisant ressortir un impact sur l’approvisionnement de la fontaine du village ainsi que sur un puits privé. L’expertise de qualité révéla une eau bonne et bien oxygénée avec très peu de nitrate, de chlorure et de sulfate, assez dure et à faible turbidité.
Détermination des zones de protection du puits
Les essais et analyses prouvant la pertinence d’injecter ces eaux dans le réseau communal de distribution, l’étape suivante consistait à déterminer la vitesse d’infiltration en effectuant des essais par coloration afin de déterminer les zones de protection. Le 2 mai 2017, une séance d’information adressée aux habitants d’Ecoteaux rassemblait la DGE, section des eaux souterraines, représentée par Marc Affolter et Anne Pichon, le bureau d’ingénieur RWB Hydroconcept avec Laurent Buchs, le bureau d’hydrogéologie Impact-Concept avec Laurent Dénervaud et Frédéric Isoz, municipal des eaux d’Oron. A l’ordre du jour, la présentation des différentes zones de protection. La zone S1, périmètre de 12.50 m, clôturée, entourant la chambre de captage. La zone S2, périmètre ramené à 50m grâce à la complexité géologique d’Ecoteaux permettant ici de déroger à la distance de 100m. Cette surface est inconstructible, les activités agricoles sont réglementées, le purinage et les traitements sont interdits. La zone S3 qui entoure les deux premiers secteurs est constructible avec certaines contraintes. Les activités artisanales et industrielles y sont interdites. Les pratiques agricoles autorisées tels pâture et purinage, les traitements restent proscrits. L’arboriculture et l’exploitation maraîchère sont permises. Dans toute l’étendue des zones S, les sondes géothermiques sont interdites et un inventaire des installations à risques sera effectué, précédant leur démantèlement. Différentes questions en rapport avec les débits des sources privées et les propriétés impactées par les zones de protection furent posées reflétant l’inquiétude des propriétaires quant à leurs acquis et à leurs droits.
L’eau d’Ecoteaux espérée dans les tuyaux pour la fin de l’année
Frédéric Isoz se réjouit de voir l’aboutissement de ce long fleuve de procédures et espère le premier coup de pioche pour la mi-septembre et l’entrée des eaux d’Ecoteaux dans le réseau pour la fin de l’année. La concession, provisoire la première année, afin d’effectuer la surveillance de la hauteur de la nappe et déterminer le pompage définitif prévu entre 250 et 350 l/minute, deviendra effective à l’issue de celle-ci. L’eau, bien que potable, subira un traitement préventif par u.v. Cet apport local permettra une gestion plus souple et sécurisera l’approvisionnement, bien qu’avec les nouvelles donnes de la LAT, l’augmentation de la population de la commune soit plus lente qu’initialement prévue
Oron, arrivant à bout touchant d’exploiter cette importante ressource régionale, a déjà mis sur l’ouvrage la réalisation d’un autre pan de son Plan directeur des eaux, en procédant aux premières études géologiques pour la création du réservoir des Clos, en-dessus de la gare d’Oron-le-Châtel, sans oublier l’amélioration de la Longive et le futur pompage du Bois de Mont, tous deux à Oron-la-Ville, également dans le pipeline.