Les taxes au papier ? Il y en a marre
Manuel Lisboa, Président du PDC Pully-Lavaux-Oron | Que l’on s’adonne à l’économie et à la limitation d’un gaspillage de première nécessité relève d’une action quelque peu raisonnable. Mais la confusion entre un idéal recherché et l’acceptation de ce même idéal par la force d’une taxe invite à la remise en question d’une politique de préservation honteuse. Payer ses factures au guichet, le plus simple de notre devoir de citoyen n’est plus encouragé. La faute à une électronique de plus en plus efficace et par ailleurs plus sure. A l’heure où la technologie est en passe de remplacer les plus routiniers de nos métiers, arrive – pour ne rien arranger – les taxes de facturation relevant du papier consommé («gaspillé») à qui préfère payer ses dus en argent comptant plutôt que de passer par son fidèle ordinateur. Ces taxes (allant entre 4.- et 6.- pour certaines!) ne ressemblent pas plus à une politique de prise de conscience qu’à un pur vol légalisé et institutionnalisé. Une aberration. L’heure du choix est révolu pour ne laisser place qu’à la contrainte autoritaire d’un mode d’action pourtant si banal mais si répandu qu’il en devient quasiment impossible de faire opposition. Le tournant technologique, au-delà des bienfaits et du progrès dont il est à l’origine, ne doit pas être une punition. Notre prédisposition à l’électronique – en outre très inégalement répartie entre les générations – ne doit tolérer aucun coup de force, quel qu’il soit. Bien au contraire, il ne devrait relever qu’à l’aisance de tout un chacun de choisir (ou non) s’il convient véritablement de régler ses factures au guichet ou au multimat. Malheureusement, le tour de force semble déjà passablement bien amorcé.