Les petits chemins mènent aux grands horizons
Tout cet été, Le Courrier vous emmène à la (re)découverte du district de Lavaux-Oron. Entre vignobles et forêts, petits bourgs et agglomérations, suivez le guide !
La semaine passée, notre balade vous a emmené jusqu’à la gare de La Conversion depuis Pully-Nord. Vous vous trouvez donc actuellement à 500 mètres d’altitude, dans cette localité qui appartient depuis toujours à sa grande sœur de Lutry. Longez les voies direction Chablais sur environ 100 mètres. Après le petit escalier qui descend, montez sur votre gauche, sur le chemin de la Duboule. Arrivés en haut, un rond-point vous attend. Prenez à droite sur le chemin des Marionnettes, jusqu’à ce que, en face du numéro 74, un petit escalier vous fasse bifurquer à gauche. Montez jusqu’au parc du Bochat, sans oublier de vous arrêter au sommet : la vue est imprenable !
La plus belle du monde
En sortant du parc, quelques mètres plus loin, une passerelle vous emmène de l’autre côté de la bretelle de l’autoroute A9. Si vous avez déjà emprunté celle que l’on surnomme l’autoroute du Léman, vous savez à quel point elle est belle, surtout entre Belmont et Villeneuve. A son inauguration en 1970, la Feuille d’Avis de Lausanne citait le directeur de l’Office fédéral des routes de l’époque en ces termes : « L’autoroute du Léman sera l’une des plus belles autoroutes de la Suisse, voire de l’Europe, si ce n’est du monde entier. » A l’époque, elle faisait 15 kilomètres. Aujourd’hui, elle en fait 150, et relie Ballaigues à Sierre.
De l’autre côté du pont, c’est le vieux hameau de Corsy qui vous attend. A votre gauche, un tilleul centenaire domine les habitations alentour. Il ne s’agit pas de n’importe quel tilleul. D’abord condamné à l’abattage au profit d’un projet immobilier, il a fait en 2023 l’objet d’une levée de bouclier de la part des habitants désireux de le sauver. Et avec succès. Il faut dire qu’avec ses 18 mètres de hauteur et son grand âge, il fait partie du paysage. Retournez sur vos pas pour vous lancer sur le chemin des Brûlées. Etrange nom que celui de cette rue qui serpente entre de nombreuses villas souvent atypiques. Aux numéros 28 et 30, le Diamant du Léman affiche l’architecture d’un bunker de sable. Plus loin, un chalet en bois sombre aurait plutôt sa place en montagne. Imaginez-vous qu’ici, il y a de nombreuses années, le paysage consistait en des mines de charbon à ciel ouvert. Par grosses chaleurs, elles avaient tendance à s’embraser spontanément. C’est ainsi que le nom des Brûlées a fait son entrée dans le vocabulaire communal.
Méditations méditerranéennes
Les Brûlées constituent le point le plus élevé de la balade. Au bout de quelques centaines de mètres, après l’arrêt de bus, le chemin du Genevroz vous fait glisser par-dessus l’autoroute, puis jusqu’à la pente très raide de Clair-Joly, qui réveillera vos articulations. Continuez à descendre jusqu’à atteindre les voies de chemin de fer. Avant de passer en dessous, tournez à gauche pour les longer jusqu’à la petite gare de Bossière. A partir d’ici, le chemin est pratiquement plat, et assez simple : il s’agit de suivre la voie de chemin de fer jusqu’à Grandvaux. Restez d’abord du côté « montagne » pour commencer, et passez côté « lac » à la première passerelle. Le petit chemin qui longe les voies vous fera d’abord passer proche du petit hameau du Chaney, puis derrière le domaine de Bory.

Devant vous, le terrain commence à descendre alors que la voie emprunte un impressionnant viaduc. Si vous ne souffrez pas de vertige, vous avez la possibilité de la suivre sur une passerelle qui la longe. Sinon, un chemin suit le dénivelé du terrain jusqu’à la rivière et remonte par des escaliers raides. Arrivés de l’autre côté, il vous faudra à nouveau emprunter un pont sur les voies pour pouvoir continuer. Les amateurs de train profiteront de ce passage pour attendre quelques Régio Express ou Intercity en provenance de Fribourg. Vous voilà arrivés au hameau du Daley, dont le domaine s’étend sur 15 hectares. C’est la plus vieille entité commerciale de Suisse : ses débuts remonteraient à 1392. Notre petite Confédération avait à peine 100 ans !
A partir d’ici, plusieurs dictons, installés par les vignerons de Villette, vous accompagnent sur votre chemin. « Les petits chemins mènent aux grands horizons », « l’important, c’est le chemin, pas la destination », quoi de mieux qu’un peu de méditation en cheminant dans cet environnement enchanteur ?
En contrebas, admirez le petit village d’Aran, formé principalement par un groupe de maisons vigneronnes autour d’une route principale. La localité est surplombée par une allée de pins, droit en face de vous, et que vous allez longer. Des envies de Méditerranée ? Ça tombe bien : laissez les odeurs vous envahir, et imaginez-vous sous une pinède grecque le temps d’une minute.
Suivez les rails encore quelques centaines de mètres, jusqu’à ce que Grandvaux vous accueille avec un panneau brun.
A la prochaine passerelle, remontez côté « montagne » sur la route du Signal, pour redescendre sur la route de la Trossière, qui vous mène directement à votre point d’arrivée.