Les impressions du petit Nicolas
Drôle de J.o J.o!
Propos recueillis par Rosane Schlup | Aujourd’hui, c’est la journée de la torche. On a dû faire une torche, mais pas une vraie, une en papier. Mon copain Nathan était plutôt déçu et il a dit que c’était aussi nul que la descente aux flambeaux à son camp de ski où il avait dû descendre mais seulement sans ses bâtons et les flambeaux, c’était seulement pour les moniteurs. Il aime pas ça, quand on le prend pour un bébé Nathan ou quand on lui dit qu’on fait, mais en vrai qu’on fait pas. La maîtresse nous a expliqué que la torche, la vraie, cette année, elle est partie de très loin, elle a voyagé en avion et elle est arrivée à Genève la nuit. En gros, après il y a des gens qui se la passent jusqu’à Lausanne, parce que c’est là qu’il y a les JOJO 2020. Le dernier, il a le droit de l’éteindre, mais seulement tout à la fin. Ça doit être embêtant d’être le dernier. Moi j’aime pas rendre mes tests le dernier, parce que tous mes copains me regardent, alors là… Après, on a voulu savoir ce que ça fait si elle s’éteint avant ou si elle tombe par terre ou s’il pleut ou s’il neige dessus. La maîtresse a soupiré et elle a dit que si on continuait à discuter du temps, on aurait pas le temps de la faire, cette fausse torche. On pouvait choisir le modèle cylindre ou le modèle cône dans du carton blanc et après on devait faire le dessin JOJO. Coralie, elle a encore pleuré, parce qu’elle s’était bien appliquée à faire un joli lapin. Coralie, elle aime bien ces livres de la bibliothèque rose et la maîtresse en a tout plein. Elle en a au moins deux mille ou même plus. Elle a tous ceux de son époque et aussi les nouveaux mais de notre époque. C’était pas le plus important de toute façon. Le plus important, c’était de bien coller le carton blanc. Marco voulait du carton mais plutôt du carton rouge et comme y en avait pas, il voulait plus faire. Après, il voulait bien faire, mais avec 12 cylindres et plutôt en V. Et là, c’est la maîtresse qui est devenue toute rouge. Elle a dit c’est un cône ou un cylindre ou rien. Je suis content d’avoir choisi le modèle cylindre, parce que c’était plus facile à coller que l’autre. Après, on devait faire un accordéon en pliage avec des papiers de soie, et enfiler tout ça dans le tube mais pas trop pour que ça fasse comme des flammes qui sortent. On était content du résultat. On a fait une jolie photo tous ensemble, comme ça on se rappellera de l’arrivée de la torche quand on sera grand. La maîtresse nous a rappelé l’importance du respect et du fair-play dans les Jeux olympiques. En gros, c’est un peu comme dans la cour, à la récré. On était tous bien d’accord avec elle. Sauf qu’à midi, quand on est sorti, mon copain Nathan il a rigolé et il a dit à Alban que son modèle en cône, ça ressemblait à un cornet de frites avec de la mayonnaise et du ketchup. Du coup, Alban, il s’est mis en colère et il lui a répondu que son cylindre à lui, ça ressemblait à un hot-dog avec de la moutarde et du ketchup aussi. Du coup, il y a une monstre embrouille qui a éclaté entre les deux et avec tout le monde. On a fait des super courses entre nous et on se tapait sur la tête avec nos torches. C’était un jeu terrible et après, on changeait d’adversaire. La journée de la torche, c’était top, je m’en rappellerai de ce jeu toute ma vie, ça c’est sûr. Nicolas, 7ans et demi