Impôts
Georges Pop | La fin d’une année et le début d’une nouvelle est toujours l’occasion pour les services fiscaux, à l’heure des vœux, des festivités et des bonnes résolutions, de se rappeler d’une manière ou d’une autre au bon souvenir des contribuables. Dans un livre paru en 2011 et intitulé « L’impôt heureux », le chef des finances vaudoises, Pascal Broulis, soulignait avec une certaine jubilation la fonction primordiale de l’impôt dans l’édification des sociétés modernes et l’harmonisation des équilibres sociaux. Sans doute a-t-il raison ! Pourtant, tout le vocabulaire lié à l’impôt renvoie systématiquement aux notions de contrainte et de domination. Le terme impôt lui-même découle du latin imponere qui veut dire imposer et d’où dérive aussi le mot imposteur. Normal ! Avant de prendre une connotation péjorative l’imposteur désignait jadis un… collecteur d’impôts. Chez les Romains, le percepteur était un exactor. Et comme il utilisait souvent la contrainte, voire la violence, pour remplir les caisses de l’Empire, sa fonction nous a laissé en français le mot exactions… Les termes contribuables et contribution, qui laissent supposer un acte volontaire, nous viennent quant à eux du latin cumtributio, issu de tributum, le tribut auquel les Romains soumettaient de force les peuples vaincus et asservis. Il est cocasse enfin de découvrir que, toujours chez les Romains, le mot fisc – fiscus en latin – désignait un petit panier en osier utilisé pour transporter le raisin vers les pressoirs pour en faire du vin. Le terme a fini progressivement, au sens figuré, par désigner le trésor public que l’on garnissait en… pressurant les citoyens. Et pour finir sur une note piquante, nous retiendrons cette pensée du cinéaste français Michel Audiard : « les impôts c’est comme les conneries, on finit toujours par les payer… »