Le temps de la raisinée
La récolte des fruits est terminée dans les vignes comme sur le plateau, les diverses façons de les transformer et de les conserver vont bon train, l’occasion de se réunir et de célébrer. Ce moment de l’année coïncide aussi avec le changement de caisse maladie et quelques votations avant que les fêtes de fin d’année ne monopolisent complètement le temps de cerveau disponible.
Seul point commun entre ces coïncidences de temps, l’extraction de l’essence du fruit.
Les fruits diffèrent, les techniques aussi, mais le principe reste le même. Par la pressée, la distillation ou la réduction arrive enfin le doux suc tant recherché, une seconde récolte en somme.
Nos institutions le savent aussi depuis bien longtemps. Les caisses maladie et de pension, mais aussi notre grande argentière, savent bien que la plèbe cachotière garde encore un peu de ressources – par devers soi bien sûr. Qui sous le matelas, dans le double fond du tiroir ou de manière bien plus sophistiquée. Mais il reste toujours du jus dans le fruit…
Sous la grande menace d’une banqueroute nationale, la conseillère fédérale des finances tire la sonnette d’alarme. Une réduction des dépenses au niveau national doit impérativement être actée. La question se pose alors : mais où donc ?
Étonnamment ce n’est ni dans les gros jouets de l’Armée ou dans les dépenses de la Berne fédérale qu’elle va piocher : le tissu social et humain fera l’affaire. Grande spécialiste en fonds de pension, elle n’écarte sans doute pas une fin de non-recevoir à l’heure du réglage du taux de conversion, voire de la suppression du système, tant qu’à faire.
A ce titre, les boomers qui ont fait les belles années de la Suisse par leur vive force de travail, seront à n’en pas douter trop nombreux à l’heure des rentes. « Too numerous to fail » n’est pas un argument recevable.
Le vin est cuit, devrons-nous le boire ou va-t-on donner une tarte ?