Le programme 2019 du Cully Jazz Festival
Du 5 au 13 avril sur les bords du lac
Christian Dick | Pour sa 37e édition, les organisateurs du Cully Jazz Festival ont aimablement reçu la presse dans la matinée du 16 janvier dernier au restaurant du Casino de Montbenon, puis la population de Bourg-en-Lavaux à 18h30 pour un concert gratuit au Bourg.
Une manière de la remercier et d’excuser les nuisances. Précédemment, une soirée réservée aux habitants avait permis de soulever les problèmes et de tenter une solution. L’espace du festival étant public, on n’y peut pas tout interdire. Les problèmes ou incivilités se situent plutôt en fin de semaine sur le quai de l’Indépendance. Les festivaliers ont profité l’an dernier d’un temps exceptionnel, les enquiquineurs aussi. Même si les cas d’agressivité étaient peu nombreux, les nuisances ont pris l’ascenseur. Les organisateurs ont évoqué comme remède une présence sécuritaire accrue et un dialogue avec celles et ceux qui n’auraient pas forcément compris le sens d’une cohabitation paisible à partir d’une certaine heure. Des Securitas travaillent aussi sur le site, mais leur tâche consiste plutôt à gérer le nombre de places à l’intérieur des caveaux. 19’000 bouteilles de vin ont été consommées l’an dernier, le fruit de 45 différents producteurs. Cela n’empêche pas certains visiteurs de profiter de l’ambiance du Festival sans en assumer les coûts. Les responsables estiment ces consommations hors festival à 5% du volume total. Ce manque à gagner a un prix que l’organisation ne répercute pas encore sur le prix des billets ou des consommations. La gestion de ces déchets sauvages relève aussi de la problématique. Le rôle de la commission de développement durable est de minimiser l’impact sur l’environnement, comme la consignation des gobelets et de la vaisselle, la consommation d’une énergie romande et renouvelable, le tri des déchets et un réseau de transports performant. Ces différents
services ne sont évidemment pas gratuits. Alors jouons le jeu!
Parlons plutôt du Festival
Il propose 140 concerts et une vingtaine d’événements sur neuf jours. 70’000 personnes s’y sont retrouvées l’an dernier. Sa particularité est de marier les festivaliers aux amateurs de vins élégants, plusieurs générations d’amateurs et différentes formes de jazz. Le chapiteau, le Next Step et le Temple constituent le Festival IN, ces lieux où les musiciens se produisent dans un lieu fermé et payant. Les concerts dans le temple méritent quelques explications. Le Festival doit cet espace de 300 places assises à la générosité de la paroisse de Villette qui n’exige qu’une seule contrainte, que la musique soit acoustique et sans percussion. En ces temps de laïcité à outrance, l’organisateur n’observe curieusement aucune réticence de la part des musiciens à se produire dans un lieu de culte. Montée de la spiritualité? Il y aurait même une tendance à la hausse. L’acoustique y est généralement excellente et la barrière est mince entre les musiciens et le public. On a même dansé l’an dernier, ce qui est peu courant chez nous et qui aurait enthousiasmé la paroisse. Du fait de la Fête des Rameaux le 14 avril, il y aura deux jours de concerts en moins. Quelques grandes figures du jazz sont attendues à cette 37e édition: Stacey Kent et sa voix limpide le 10 avril; Erik Truffaz qui célèbre les vingt ans de «Bending New Corners» le 8 avril; le chanteur-guitariste Thomas Dutronc le 11 avril; l’organiste de velours Rhoda Scott le 7 avril; le virtuose Stanley Clarke le 9 avril et le lyrisme inventif de Michel Portal avec Baptiste Trotignon le 6 avril. Le Festival OFF est gratuit. Il se concentre dans les caves, les caveaux et à bord du Venoge. Sur une quinzaine de scènes éphémères, plus de 110 concerts gratuits sont attendus, disséminés dans le bourg et au bord du lac. Le Caveau des vignerons propose des compositions aux sonorités électroniques. On trouve au THBBC de nouvelles créations d’artistes confirmés réparties sur cinq soirées intimistes. Das Schlagzeug, le Sweet Basile et le Café Lutz sont des baromètres du jazz helvétique actuel. Le caveau Mélanie Weber accueille la diversité des genres, et le café de la Poste des groupes rock à tendance blues. Les amateurs de jazz traditionnel se retrouveront au caveau Potterat, au Biniou, au Thentz Club et au caveau du Raisin. Sur l’eau dans les cales du Venoge, c’est jazz manouche. La billetterie rapporte environ 600’000 francs dans un budget évalué à 2,2 millions de francs. La gestion des fonds représente chaque année un joli défi. Chaque groupe du Festival a son propre budget, mais l’analyse financière est globale. Un tel festival n’aurait d’ailleurs pas lieu sans le soutien de la commune de Bourg-en-Lavaux, des sponsors, donateurs, partenaires, amis et 600 bénévoles. Les informations utiles sur la manifestation, la programmation, la billetterie, les horaires, les moyens de se rendre au Festival se trouvent sur le site cullyjazz.ch.