Le péril jaune
Une conception qui pourrait s’appliquer à de nombreuses réalités. A l’origine, au XIXe siècle, relié à la crainte de la déferlante chinoise sur le monde, le péril jaune pourrait tout aussi bien concerner les couleurs d’automne, quoique le danger que représente la chute des feuilles soit tout relatif…
En ce qui nous concerne, il est plutôt question du géant jaune et de son futur. A l’image des assurances maladie qui chaque année augmentent, La Poste ne cesse elle aussi de réajuster discrètement ses tarifs tout en réduisant ses prestations. L’ancienne régie des PTT qui se targuait de faire le lien jusque dans les régions les plus reculées de Suisse – nous avons tous en tête l’image du car postal sur les sinueuses routes alpines – a choisi il n’y a pas si longtemps d’appliquer l’adage selon lequel il fallait diviser pour mieux régner. Swisscom et La Poste se partagent maintenant le gâteau… et nous, les factures.
Avec un sens rhétorique remarquable, sa directrice générale, Susanne Ruoff, nous a fait entrer dans la mathématique quantique avec l’aplomb qui sied aux grands philosophes ; il ne s’agit aucunement d’un démantèlement du service public mais au contraire d’une extension du réseau postal…
Les temps changent comme le chantait le prix Nobel de littérature, mais allez expliquer cela aux employés et aux usagers qui habitent en périphérie.
« L’avenir appartient à la numérisation ! » Nous entendons cette sentence partout et à toutes les sauces, dans la presse et les médias, et maintenant dans la distribution… avec partout la même cause : les usagers ont changé leurs habitudes. Tous ? Non ! Un petit village résiste… mais la numérisation saura les mettre au pas, en n’oubliant pas, au passage, de créer une nouvelle race d’handicapés, virtuels ou non.
Le raisonnement est identique pour le numérique aujourd’hui que pour le progrès dans les années 50, c’est un prix à payer ma bonne dame, mais quel confort au final !