Le pavillon de Crêt Bérard a littéralement fait peau neuve
Plus aux normes sécuritaires depuis quelque temps, la petite maison-dortoir de la « Maison de l’Eglise et du Pays » a été rénovée. L’inauguration a eu lieu mardi dernier, en présence de nombreux donateurs et acteurs politiques et religieux de la région.

Si vous avez fait des camps de catéchisme, de scouts ou d’écoles, ces dortoirs ne vous sont peut-être pas totalement inconnus. Depuis les années cinquante, de nombreux groupes se sont suivis dans ces chambres aux lits aménagés au centimètre près, entourées par le silence, la forêt, et un tout petit bout de vue sur les Alpes.

devenu vice-président du Conseil exécutif de l’Eglise réformée vaudoise
Aujourd’hui, le pavillon de Crêt-Bérard a fait peau neuve. Depuis sa dernière rénovation dans les années 1990, les normes incendies ont évolué et la petite cabane cachée dans la forêt de Puidoux avait besoin d’un rafraîchissement en termes de sécurité. Mais pas seulement. Des petits animaux avaient élu domicile dans les charpentes, creusant dans l’isolation. Le pavillon a donc été remis aux normes ECA. Une sortie de secours a été insérée à l’étage, ajoutant par la même occasion une vue imprenable sur une nature quasiment vierge. Un système de détection et d’alarme incendie a été installé, et certains secteurs ont été cloisonnés pour limiter la propagation de feu en cas d’incendie. Une salle d’eau pour personnes à mobilité réduite est désormais disponible au rez-de-chaussée. Et en termes d’isolation, toute l’enveloppe extérieure a été rénovée et des tuiles ont été rajoutées. Le tout en gardant un maximum l’aspect original de la bâtisse.
« Je suis très ému de le retrouver tel qu’il a toujours été », nous confie Alain Monnard, pasteur résident depuis 2013. « Le pavillon et le bâtiment principal sont reconnus au patrimoine cantonal dans leur valeur, et pour nous il était important de ne pas le transformer jusqu’à ce qu’il soit méconnaissable. Nous voulions garder la trace de son époque. Et puis, c’est la seule manière pour nous d’accueillir des jeunes, des enfants, en pleine nature et à des prix abordables, alors nous y tenons beaucoup. »
Septante ans de spiritualité
En 1949, les premiers travaux commencent pour donner vie à un lieu pour l’église, mais aussi pour la jeunesse. Ils seront d’ailleurs des milliers à mettre la main à la pâte, sous la conduite de l’architecte vaudois Claude Jaccottet, pour terminer les travaux en 1953. Depuis, le lieu accueille des séminaires, des retraites, quelques rares mariages, des camps de jeunes ou encore un festival littéraire. Depuis quelques années, des chambres sans wifi et sans télé sont même disponibles pour les visiteurs sur Booking.com. Le pavillon, lui, a été inauguré pour la première fois en 1951, et c’est là que dormaient les jeunes pendant la construction du bâtiment principal. A l’étage, il peut accueillir jusqu’à 26 logeurs, en dortoirs ou chambre privée.
Passage de témoin
Une inauguration doublement symbolique, puisqu’elle marque, à quelques semaines près, le départ à la retraite du président de la fondation de Crêt-Bérard Yves Gerhard. « J’ai de bons successeurs à la présidence et à la vice-présidence. Depuis 2009, le Conseil de fondation a été rajeuni par l’arrivée de nouvelles personnes. Ces circonstances me rendent heureux et me permettent de partir serein. » Dès le mois de juillet, Yves Gerhard sera remplacé par Olivier Klunge, déjà vice-président du Conseil de fondation depuis 2009, justement. « Notre maison fonctionne bien et augmente même son nombre d’hôtes d’année en année », explique-t-il. « Le but n’est pas de tout changer, je resterai dans la continuité de la dernière présidence, et ce sans se reposer sur nos lauriers. Il faut continuer à se développer, et trouver de nouvelles sources de financement. »
D’ici quelques années, de nouveaux projets verront le jour pour Crêt-Bérard, notamment en cuisine, avec l’arrivée d’une nouvelle cheffe de cuisine. D’autres rénovations auront lieu pour améliorer l’efficience énergétique du bâtiment. L’objectif premier reste : se différencier d’autres lieux de séminaire standards et mettre en avant l’aspect spirituel. Et pour Olivier Klunge, c’est ça, l’atout premier de la maison. « Avoir un lieu au milieu de la nature, à ce point-là propice à la méditation, ça n’a pas de prix. »