Ph. R.  |  Les 27 et 28 mai prochains, le chariot transportant la troupe de Blazius et le Capitaine Fracasse dans ses chevaleresques aventures, s’arrêtera à l’aula du collège d’Oron, après trois semaines de représentations à la Maison de quartier Sous-Gare à Lausanne. Deux représentations seront offertes aux élèves en matinées scolaires et une troisième proposée au public le samedi soir 28 mai, à 20 h.
Le roman de Théophile Gautier, écrit sous la forme d’un feuilleton, remporta un très vif succès lors de sa parution et devint l’un des plus populaires du 19e siècle. Ce sujet, qu’on eut pu conjuguer au passé à l’heure de Star Wars, a rencontré Thierry Debroux, créateur et metteur en scène à Bruxelles, qui s’en est emparé pour réaliser son adaptation. Ainsi, réincarnant dans la foulée Théophile Gautier, l’éditeur, le Baron de Sigognac et toute la troupe de comédiens ambulants, Th. Debroux nous envoie-t-il dans une pièce drôle, replaçant le cape et d’épée dans un genre nouveau. Dans cette pièce, ce sont les personnages qui s’imposent à l’auteur, l’entraînant avec eux dans la vie de son œuvre. En effet, il faut se souvenir que Théophile Gautier, après avoir rédigé le début de son roman, l’avait abandonné pendant trente ans, livrant son héros à l’oubli. Ainsi pendant toutes ces années, le pauvre baron de Sigognac attendait-il au château délabré de la misère, le retour d’inspiration de son auteur, avec pour seules compagnies son chien, son chat Belzébuth et son domestique Pierre. Ce dernier, plein de ressources, décide de s’adresser directement à Th. Gautier pour le convaincre de reprendre l’écriture de son roman et redonner une destinée à son maître. Soutenu par tous les personnages du roman à naître, Pierre se montre convaincant et Gautier, non sans appréhension, accepte de reprendre son œuvre là où il l’avait laissée. C’est ainsi qu’un soir de grande tempête, une troupe de comédiens débarque au château de la misère, puis emmène à Paris celui qui deviendra le Capitaine Fracasse, pour vivre son destin d’aventures.
Rose-Marie Rossier, metteure en scène, a trouvé dans cette adaptation l’inspiration à un spectacle coloré, drôle et malicieux. A l’heure où la vidéo permet tous les trucages, quelle joie de ramener le public à la vérité première du jeu de la scène. Le spectateur est emporté dans une époque, des lieux et des situations épiques.
Cette visite du Capitaine Fracasse à Oron pose une modeste mais intéressante pierre culturelle dans notre village, grâce au soutien de la Direction du collège et de sa Commission culturelle. Remercions également la Municipalité qui met à disposition l’aula pour ces représentations.
La chorégraphie des scènes à l’épée a été assurée par Noël Baye, comédien, metteur en scène et chorégraphe de combats, actif depuis vingt ans en Belgique, en France et en Suisse, au cinéma comme au théâtre, qui a su entraîner les comédiens dans un jeu exaltant et expressif. Noël Baye participera à un spectacle en hommage à Bernard Dimey au Caveau de l’Oxymore à Cully du 19 au 22 mai prochains.