Calendrier de l’Avent
Georges Pop | A l’approche de Noël et de son chapelet de cadeaux, les calendriers de l’Avent offrent un procédé délicat pour brider l’impatience des enfants et les initier à la pratique du compte à rebours. La tradition nous vient d’Allemagne où les protestants avaient coutume au XIXe siècle d’offrir des images pieuses à leurs chérubins dans l’attente de la venue du petit Jésus; cela pendant toute la période de l’Avent, c’est-à-dire pendant les quatre semaines qui précèdent le 25 décembre. Le mot Avent nous vient du français médiéval advent, lui-même dérivé du latin adventus (arrivée), apparenté à advenire (advenir). Avant de désigner des calendriers bariolés munis de vingt-quatre petites lucarnes, l’Avent définissait donc – et définit a priori encore – la période qui précède l’arrivée et donc l’avènement du Christ. La célébration de l’Avent fut introduite chez les chrétiens dès le Ve siècle et a consisté pendant longtemps à jeûner trois fois par semaine. On en est désormais bien loin ! Quant au calendrier de l’Avent, son invention revient à un futé imprimeur allemand du nom de Gerhard Lang qui, en 1908, imagina un calendrier associant des petits dessins à un support en carton. Il fallut cependant attendre jusqu’en 1920 pour voir apparaître les fenêtres. Il est cocasse de relever que le mot calendrier dérive quant à lui de calendarium qui désignait chez les Latins un… livre de comptes. Chez les Romains, les calendes définissaient le premier jour du mois lunaire. Il était d’usage, ce jour-là, de payer à tous ses créanciers les dettes inscrites dans son calendarium. C’est sans doute là qu’il faut aussi rechercher l’usage qui, de nos jours, consiste à payer ses charges par mensualités ; notamment les nombreuses dépenses à crédit consenties pendant la période de… l’Avent !