La Savignolane, Marjolaine Perreten, à la Berlinale
Marjolaine Perreten, habitante de Savigny, a présenté son 6e film d’animation «Le Dernier jour d’automne» en section court-métrages de La Berlinale, festival de cinéma 69e édition. Nous l’avons rencontrée à Berlin le 12 février.

Colette Ramsauer | D’abord nos félicitations! Marjolaine Perreten, quelle impression lors de la Première qui a eu lieu ce matin ? Je découvre le festival mais aussi la ville. Ce matin, l’immense salle du HKW (Haus der Kunst der Welt) était pleine. Il y avait une superbe ambiance avec dans le public beaucoup d’enfants pour voir cinq courts-métrages dont le mien. Impressionnant!
Comment est-on sélectionné pour la Berlinale? Il faut que le film soit une exclusivité, une Première mondiale. On s’arrange pour que sa finalisation corresponde à la date d’inscription. Pour les grands festivals, c’est le producteur qui présente le film. Sélectionné, on est ensuite éligible pour d’autres festivals. La Berlinale fait partie de la catégorie A des festivals au même titre que Cannes, Venise, Locarno.
Comment vous est venue l’idée pour ce court-métrage de poser des mammifères et des volatiles sur des bécanes? Vous-même êtes une adepte de la petite reine? Non, je ne suis pas très sportive et j’ai fait un jour une vilaine chute à vélo. Rires. L’idée, je l’ai depuis toute petite lorsqu’avec ma sœur – j’habitais du côté de la Goille – nous jouions dans la forêt au bord d’un ruisseau. Nous découvrions toutes sortes de pièces de vélos. D’autre part, je me demandais à quoi s’occupent les animaux lorsque qu’on ne les regarde pas.
Combien d’heures vous a demandé ce travail de dentelle, les 8 min que dure le film? Cela ne se compte pas en heures mais en mois. Il a fallu environ 16 mois pour la création du visuel, montage, bruitages, musique.
Bien qu’ils ravissent les adultes, vos films s’adressent aux enfants en bas âge. Quelle série a bercé votre enfance? Je regardais beaucoup une série nordique «Les Moumines», une famille de gentils trolls ressemblant à des hippopotames. L’atmosphère de ces films ne m’a jamais quittée.
Il y a même un ours parmi vos protagonistes. Seriez-vous pour son retour dans nos bois ou est-ce un clin d’œil à la Berlinale? Je l’ai choisi dans la volée car il est un bon symbole de l’animal qui hiberne. Pour le final, la chanson interprétée par Sylva Berthe «Arrêter les aiguilles» rejoint aussi l’idée de l’arrêt sur l’image de la neige qui recouvre la forêt.
Marjolaine Perreten (Lausanne 1990) a étudié le Multimédia Design à Lausanne de 2009 à 2012. Autodidacte en animation, elle voit son premier court-métrage «Balloon birds», sélectionné dans plus de 60 festivals. En 2013, elle est admise à la Poudrière (France), école de réalisation de films d’animation. En 2018, elle fait partie du jury de sélection pour la Compétition animation aux Journées de Soleure et vient de rejoindre le comité de sélection pour la Compétition internationale à Fantoche, Baden. En 2017, elle fonde le premier Festival du Film d’animation du canton de Vaud, à Savigny.
