La petite histoire des mots
Poste

La semaine dernière, plus de 40 communes romandes, dont celle de Bourg-en-Lavaux, se sont unies pour s’opposer à la la fermeture de leurs bureaux de poste. Elles appellent le Conseil des Etats à clarifier le mandat de service universel et le domaine d’activité de La Poste, avant toute nouvelle restructuration.
Le mot « Poste », qui désigne aujourd’hui l’administration chargée de la distribution du courrier, a trouvé sa place en vieux français au moins dès la fin XIIIe siècle. On parlait alors de « poste de chevaux » pour nommer les emplacements réservés à ces équidés dans les écuries des relais ruraux. Ce terme a été emprunté à l’italien « posta », qui désignait la place destinée à chaque animal dans les auberges-relais où les voyageurs à cheval et, plus tard, les diligences faisaient étape pour se reposer ou changer de monture. Il est dérivé du verbe latin « pono – ponere » qui veut dire « placer. »
Le mot « poste » au masculin, qui définit une position, une fonction occupée dans un cadre professionnel, ou un lieu d’observation, par exemple, a la même étymologie. A la fin du XVIIe siècle, l’italien « posto », qui veut dire « position », lui aussi issu de « pono – ponere », et pareillement emprunté par notre langue, désignait un endroit où était positionné un soldat ou une petite troupe pour y exercer une mission de surveillance.
C’est à la fin du XVe siècle que le mot « Poste » fut attribué aux coursiers à cheval chargés du transport des missives. Les expressions « aller en poste » ou « courir en poste » signifiaient alors aller très vite, c’est-à-dire à l’allure des chevaucheurs de la Poste. A peu près à la même époque, « aller en poste » et « voyager en poste » voulait dire voyager avec des chevaux de poste. La locution « chaise de poste » désignait, quant à elle, un véhicule hippomobile. Dès le milieu XVIIe siècle le mot « Poste » fut enfin attribué au local ou au bureau où se faisaient les opérations postales.
En Suisse, c’est en 1849, après l’adoption d’une nouvelle constitution fédérale, qu’une Poste nationale succéda aux postes cantonales, se chargeant de l’acheminement des lettres, des colis, du transport des personnes et des envois de fonds, à l’échelle du pays tout entier. En 1932, fut créée la marque PTT, avec le regroupement des « postes, télégraphe et téléphone ». En 1998, cette marque fut dissoute, cédant la place à La Poste et à Swisscom, marquant la fin de cette histoire commune.
Notons pour conclure qu’on ne connaît pas la date exacte de l’apparition du mot « facteur » pour désigner la personne chargée de la distribution du courrier. On sait cependant que ce terme existe au moins depuis le XVIIe siècle. A cette époque, à Paris, un premier service de collecte et de distribution de lettres appelé « Petite Poste » fut créé pour permettre aux habitants de correspondre à l’intérieur de la capitale. Jusqu’alors, les expéditeurs faisaient porter leurs lettres par des commissionnaires ou, pour les plus aisés, par des domestiques.