La peinture d’August Strindberg traduit ses tourments intérieurs
Pierre Jeanneret | August Strindberg (1841-1912) est un écrivain et dramaturge suédois de renommée internationale. C’était un esprit nerveux, en proie à des troubles psychiques, victime d’hallucinations et du délire de persécution. On ignore souvent qu’il fut également un peintre de talent. Le Musée des Beaux-Arts de Lausanne, qui a bénéficié de rares prêts des grandes institutions culturelles de Stockholm, nous le révèle.
Ses œuvres traduisent à l’évidence les états de son âme tourmentée. Il a essentiellement peint des marines. Ce sont des côtes battues par des vagues déchaînées surmontées d’écume, avec des ciels envahis par des nuages en mouvement, parfois blancs mais le plus souvent orageux et sombres. Mais parfois, dans ses rares périodes de bonheur, il a peint des tableaux plus clairs. On pourrait donc parler de «paysages psychologiques». Ceux-ci sont certes un peu répétitifs, car Strindberg n’a guère changé de sujets, mais ils dégagent une force impressionnante.
L’exposition lausannoise montre aussi d’autres facettes de l’homme. Il s’est beaucoup intéressé à la photographie, comme d’autres peintres de son temps. Il cherchait aussi la connaissance à travers le spiritisme, l’alchimie, l’occultisme. Mais c’est surtout le puissant peintre de paysages marins tempétueux et «expressionnistes» qui nous intéressera ici.
«August Strindberg. De la mer au cosmos», Lausanne, Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 22 janvier 2017.