L’A neuve
A l’heure où nous « fêtons » les 50 ans du tronçon d’autoroute entre Vennes et Villeneuve avec quelques mois de retard, il est normal que cela éveille chez certains, dont je suis, quelques souvenirs.
Je n’étais qu’un môme, mais les trajets en bagnole sur la route des vacances, ça, je m’en souviens ! La Volvo 142 pleine à ras bord de bagages. Il n’en fallait ni dans la cabine, ni sur le toit, car maman avait une sainte horreur d’être considérée comme une « touriste ». L’organisation était millimétrée et rien ne devait faire penser que nous partions loin : nous étions en balade. Tout était calibré afin d’utiliser le moindre interstice, y compris la roue de secours, car nous ne tombions jamais en panne bien sûr, et aussi loin qu’il m’en souvient, jamais une crevaison ne nous avait laissé sur le bord de la route.
La route et, quelles routes ! Des routes variées, pas toujours asphaltées, de villes en villages nous poursuivions notre bonhomme de chemin vers les vacances. En fait, le voyage constituait déjà en lui-même la partie « aventure » des vacances, charmes et désagréments compris.
La Suisse à travers ses vallons et ses plaines avec une moyenne qui rend un bouchon dangereux aujourd’hui. Puis vint l’autoroute. A toute allure, on se mettait à calculer des moyennes d’heure d’arrivée…
Nous empruntions ces larges et rapides artères, étonnés d’être si rapidement arrivés, mais sans penser une seule minute aux temps d’avant, ces temps où simplement arriver était en soi déjà un exploit. Pas de pensée non plus pour les ouvrages d’art et d’ingénierie qui relevaient d’une audace et d’un génie… pas seulement civil.
L’occasion est trop belle pour ne pas saluer ce tronçon entre Vennes et Villeneuve. Tunnels et aqueducs, virages sur virages, et surtout la vue. Carte postale improbable matinée des nuances météorologiques, carte postale offerte par quelques décideurs visionnaires, tâchons d’y goûter à l’heure des bouchons… ça fait aussi partie des vacances.