Interdit et obligatoire
Ce qui n’est pas interdit est obligatoire. Cette petite phrase innocente qui caractérise notre pays a été entendue encore ce matin, accompagnée d’un petit sourire entendu. C’est de l’humour, mais n’y a-t-il pas dans chaque blague un fond de vérité ?
Le fond de cette interjection adresse clairement la question des lois et de leur couverture. Qu’il s’agisse d’étendre la protection du citoyen contre la fumée passive débattue au Grand Conseil ce mardi dernier, de la vitesse et du bruit en zone peuplée ou de l’obligation de s’assurer contre la maladie… auprès d’entreprises privées !, tous les aspects de la vie du citoyen sont sujet à une législation précise et contraignante. L’un dans l’autre, c’est une bonne chose que de protéger la population contre certaines dérives. Quoique…
Encore ce week-end, nous nous prononcerons pour ou contre un cadre législatif qui sera le carcan de nos années futures, de celles qui sont si lointaines et effrayantes que nous rechignons à y penser : alors vite, le bulletin dans l’urne, c’est si vite passé.
Ce carcan, nous nous le construisons nous-même par notre information, ou notre ignorance. Puis nous le subissons avec intelligence, car comme l’adage l’affirme, nous sommes toujours plus intelligents après.
A une certaine époque, l’église était plénipotentiaire et le moto « Donnez maintenant, Dieu vous le rendra » dominait. Aujourd’hui, notre croyance réside dans une famille politique, parti ou institution fédérale, mais le slogan semble ne pas avoir bougé…
Nous avons le devoir de douter de nos affiliations partisanes, c’est interdit et pourtant obligatoire. Il est sain de concevoir le sujet même de la votation sous un œil personnel, averti et informé. Le parapluie des groupes partisans faisant eau de toute part, ne serait-ce qu’en France ou aux Etats-Unis, nous donnerons notre voix à un sujet tantôt de droite, tantôt de gauche… et parfois pas du tout.