Image d’antan
Un pressoir à raisin qui exigeait de l’énergie humaine
Gérard Bourquenoud | Depuis sept mille ans le vin est intimement lié à notre culture, puisqu’il a dominé la vie matérielle et spirituelle des grandes civilisations. Tous les poètes latins ont chanté les louanges du vin et aucun n’en a prôné l’abstinence. La vigne et le vin figurent bien plus souvent dans la Bible que toute autre plante. Les notions de vigne, vin et vigneron, indissociables de l’homme, sont citées 441 fois dans la Bible, dont plus de 106 pour le vin à lui seul. Des écrivains passionnés par cette délicieuse boisson, ont écrit à une époque lointaine, que « la femme représente un danger bien plus important que le vin .» Navré qu’il en soit ainsi, mais il semble que ce soit une vérité biblique et non une interprétation personnelle, comme le précise Philippe Margot, meilleur sommelier de Suisse en 1987. Le livre de la Genèse décrit la viticulture comme une étape dans le développement des civilisations. Noé sortant de l’arche après le déluge, se mit à cultiver la terre, planter de la vigne et comme il était heureux de déguster une boisson telle que le vin, son ivresse un peu trop fréquente, était considérée comme une extase divine. Et même l’Eglise contribue à l’écoulement d’une quantité de vin non négligeable sous forme de vin de messe, utilisé aussi à des fins sacramentelles. L’Eglise a même créé des vignobles afin d’obtenir le vin nécessaire à la communion. Ce pressoir que nous voyons sur notre photo prise dans le canton de Vaud et qui date du début du 19e siècle, était utilisé pour extraire le jus de raisin des vignobles qui devient du vin. Il ne fonctionnait qu’à la force des bras des vignerons. Dans son livre « Le Vin », Philippe Margot écrit que cette boisson adoucit et tempère le caractère, apaise les soucis de l’esprit, ranime de la joie et qu’il est l’huile de la flamme angoissante de la vie. Si nous le buvons modérément et par petites gorgées à la fois, le vin se répand dans notre poitrine comme la plus douce des rosées matinales.