Hommage – Tante Guta a fermé ses yeux aux réalités de cette terre
Augusta Grivel, née Bossel, s’en est allée paisiblement au soir du 7 novembre.
M-C B | Elle aurait fêté ses 94 printemps le 13 décembre prochain. Elle, qu’on appelait affectueusement tante Guta, était la benjamine d’une fratrie de 10 enfants. Née en 1924, elle grandit à la ferme de la Jaillaz, un hameau du village de Besencens, dans le sud du canton de Fribourg. Augusta goûta rapidement aux joies et aux contraintes du travail de la terre. Pendant la guerre de 1939-45, alors que les hommes étaient absents, elle ne craignit pas de prendre en charge la besogne exigée dans les étables, jusqu’à traire les vaches deux fois par jour. En 1945, Augusta épousa Paul Grivel du moulin et de la scierie de Coppet à Gillarens. Le regret le plus douloureux de ce couple fut certainement celui de ne pas avoir d’enfant. Mais la jeune femme ne resta pas les bras ballants, elle trouva toujours de nouveau des activités qui la mettaient en contact avec les autres. Du petit magasin de Blessens, elle devint par la suite employée de maison dans la région d’Oron et Palézieux… Elle usa son dos aux travaux de nettoyage et de lessives, plusieurs années d’ailleurs sans machine à laver. Sa magnifique énergie et sa volonté joyeuse lui permirent de vaincre beaucoup de difficultés et de souffrances. On l’aimait beaucoup chez ces dames de la région. Simultanément à ces occupations quotidiennes, Augusta, le cœur sur la main, s’est mise au service de la paroisse d’Oron où elle donna généreusement, son temps et ses forces, aux différents prêtres présents à la Cure, et très active aussi pour la kermesse annuelle de l’église. Religieuse de nature, Augusta chanta la gloire de son Créateur dans le chœur mixte de la paroisse, ce qui lui permit aussi de vivre sa foi et son espérance selon ses aspirations profondes. C’est dans la confiance et une grande sérénité que tante Guta ferma ses yeux aux réalités de cette terre pour les ouvrir sur des réalités qui nous dépassent et nous font peut-être espérer un ailleurs qui nous comble à jamais.