Hommage – Claudine Sonnay, attentive aux autres, s’en est allée
Dans sa petite classe, elle était «Mademoiselle Sonnay»

Gil. Colliard | Mercredi 4 décembre, la famille, les amis et connaissances de Claudine Sonnay s’étaient rassemblés dans le temple de Palézieux pour le culte d’adieu officié par Bertrand Quartier, diacre de la paroisse de Jorat-Mézières. Elle n’avait pas fondé sa propre famille mais est entrée dans la vie de nombreux enfants par sa profession d’institutrice et a consacré avec dévouement bien de son temps aux autres.
Un enseignement pratiqué avec rigueur et générosité
Aînée d’une fratrie de trois enfants, Claudine Sonnay est née le 18 février 1929, à la ferme des Bois, à Ecoteaux, dans la famille d’Auguste et Alice. Très vite, elle a fait preuve d’un fort caractère, elle aimait organiser, décider, diriger. Elle s’est donc naturellement tournée vers la profession d’institutrice. Après avoir enseigné 3 ans et demi à Morcles, elle a été nommée aux Tavernes où elle a fait sa carrière, habitant l’appartement à l’étage. Dans sa petite classe, elle était «Mademoiselle Sonnay» qui faisait régner discipline, ordre et propreté, commençant le lundi matin par un contrôle des mains, des oreilles, s’assurant que chacun avait son mouchoir. La prière et le chant faisaient partie du quotidien. La gymnastique se pratiquait dans la cour, où les élèves suivaient ses exercices d’assouplissement. Une matinée par semaine, elle enseignait la couture aux filles grandes et petites, alors que les garçons rejoignaient l’instituteur des Thioleyres pour les travaux manuels. Elle aimait par-dessus tout transmettre, faire apprendre et faire profiter ses élèves de ses connaissances. Son enseignement n’était pas que matières scolaires mais aussi éducation à la vie et aux bonnes manières. Des principes qu’elle exerçait aussi au sein de sa famille, auprès de ses neveux et nièces. Après 35 ans de service, elle a pris sa retraite. Les réformes apportées au système scolaire ne lui correspondaient plus.

Une bonne personne attentive aux autres
Prenant soin de sa présentation, mais sans être austère, elle a aussi su profiter des plaisirs de la vie, comme la montagne avec plusieurs 4000m à son actif, la petite cigarette quotidienne, ses sorties au volant de sa DKW. Elle pratiquait l’équitation, faisait de la gym. Elle a aussi rayonné autour d’elle par sa générosité, prenant soin de ses proches ou d’amis, participant à la vie sociale, paroissiale, régionale. Elle a été une fervente militante en politique,
particulièrement contre l’adhésion de la Suisse à l’Europe. Mais elle aimait surtout partager du temps en famille et avait à cœur les générations suivantes, ne manquant pas de s’enquérir de la situation et des projets de
chacune et chacun. Jusqu’à peu, elle conduisait encore, bien que depuis trois ans son cœur commençait à montrer des signes de faiblesse. En juin dernier une mauvaise chute l’a conduite à l’hôpital. Puis s’en sont suivis des séjours entre EMS et retour à l’hôpital. Une double pneumonie et une opération l’ont encore affaiblie. Elle s’est résignée à déposer son permis et à s’installer définitivement à l’EMS La Faverge à Oron-la-Ville. Croyante et confiante, elle s’en est allée paisiblement, le vendredi 29 novembre, à l’âge de 90 ans, entourée de sa famille, à qui nous témoignons toute notre sympathie.