Forel – Le postulat pour passer à 30 km/h stoppé par le Conseil
Conseil communal du 9 octobre

Réunis jeudi soir, les conseillers communaux de Forel-Lavaux ont bouclé une séance rondement menée dans un climat constructif. Les trois préavis inscrits à l’ordre du jour ont tous été largement acceptés, seul le postulat visant à sécuriser la traversée du village en réduisant la vitesse de 50 à 30 km/h a suscité davantage d’attention.
Un sentiment d’insécurité règne depuis un certain temps autour des deux axes routiers traversant Forel, en particulier à la hauteur des passages piétons et aux abords des écoles. Pour rappel, trois accidents se sont produits en 2024, dont deux au même passage piéton, ce qui a fortement mobilisé les parents et les habitants. Une association locale s’est ainsi formée et une pétition réunissant près de 500 signatures en un mois a été lancée pour appuyer le postulat intitulé « 30 secondes pour la sécurité » soumis aux votes du Conseil jeudi dernier.
Déposé par la conseillère communale Valérie Wilhem, le texte demande à la Municipalité d’étudier, avec l’appui d’un bureau spécialisé, la possibilité d’instaurer une zone 30 km/h dans le centre du village. Si la commission chargée d’étudier ce dossier a reconnu la légitimité du sentiment d’insécurité exprimé par la population, elle a jugé que le texte, dans sa forme actuelle, manquait de clarté et risquait d’être contre-productif.
Faible marge de manœuvre
Le rapport de la commission a rappelé que les axes principaux de traversée sont déjà fortement encadrés par la législation cantonale, ce qui limite la marge de manœuvre de la commune. Dans sa lecture, le rapporteur a également évoqué un moratoire fédéral qui propose de restreindre le déploiement de nouvelles zones 30, estimant ainsi qu’il serait prématuré d’entreprendre une étude coûteuse dans un contexte juridique incertain.
Face à ces arguments, la majorité du Conseil a décidé de ne pas prendre le postulat en considération. Du côté de la postulante, Valérie Wilhem a regretté la décision de ses collègues : « Refuser même une expertise neutre, c’est fermer la porte au dialogue et ignorer la préoccupation de nombreux habitants ». Elle a comparé ce débat à d’autres évolutions de société, comme l’introduction du port obligatoire de la ceinture ou l’interdiction de fumer dans les lieux publics : « Autant de mesures contestées à leur époque, mais qui relèvent aujourd’hui de l’évidence ». Le postulat a été rejeté par 35 voix contre, 4 pour et 5 abstentions.
Trois préavis acceptés
Côté Municipalité, les objets soumis au vote ont tous franchi la rampe sans débat majeur. Le premier concernait l’adaptation du bilan communal en vue du passage au nouveau modèle comptable MCH2, une réforme technique qui harmonise la présentation des comptes publics et facilite leur lecture.
Le second préavis portait sur l’installation d’un arrosage automatique au terrain de football des Prés-de-Bamps, pour un montant de 59’750 francs. Ce dispositif permettra une utilisation plus rationnelle de l’eau et un entretien facilité du terrain, utilisé par les juniors et les actifs du FC Savigny-Forel. Le projet sera financé par un emprunt communal de 50’000 francs et un autofinancement de 9750 francs, avec la possibilité d’obtenir une subvention cantonale.
Enfin, les élus ont validé un crédit de 178’454 francs pour une étude « Paysage et patrimoine », confiée au bureau Esplanade Aménagement SA à Lausanne. Cette démarche vise à identifier et protéger les bâtiments ruraux ou anciens présentant un intérêt historique ou paysager. Le syndic, Bernard Perret, a salué l’acceptation des conseillers en détaillant que cela permettra de préserver l’identité de Forel tout en accompagnant la croissance démographique du village.
Fête du bicentenaire
En fin de séance, le syndic Bernard Perret a annoncé un événement d’envergure : « En 2026, Forel célébrera ses 200 ans d’existence, notre commune est née officiellement le 15 mai 1824 ». Pour marquer ce double siècle, un programme foisonnant est à l’œuvre. Spectacles dans la grande salle, cantine installée sur l’esplanade du Pavillon en vis-à-vis, déplacement exceptionnel du Conseil communal pour une séance extra muros au Grand Conseil vaudois à Lausanne, marché « Foresta » et pléthore d’animations jalonneront ces jours de fête.
En termes de calendrier, les festivités démarrent le jeudi 30 avril 2026 avec une conférence du Professeur Hofmann. Il faudra attendre près d’un mois pour entrer dans le cœur du bicentenaire : le jeudi 28 mai est prévu comme le jour d’ouverture officielle, avec le dévoilement de l’esplanade de la Maison de Commune et un banquet. Le vendredi 29 mai sera dédié aux spectacles, à l’ouverture des caveaux et à une grande fête villageoise. Le samedi 30 mai verra le marché Foresta vivre au rythme des sociétés locales et des animations variées, et le dimanche 31 mai s’achèvera avec un culte, un brunch et des spectacles en tout genre.
L’événement, pensé pour durer trois jours pleins, ambitionne de rassembler toute la population autour de moments de partage, de musique, de théâtre et d’un grand repas sous chapiteau. « Ce rendez-vous sera l’occasion de célébrer la vitalité de notre commune et de rendre hommage à celles et ceux qui s’y investissent au quotidien », a souligné le syndic, insistant sur l’empreinte humaine du projet.
Les autorités municipales lancent dès à présent un appel aux bénévoles, convaincues que la réussite de cette fête dépendra de l’engagement des habitants, des conseillers communaux et des associations locales.