Football – FC Puidoux-Chexbres I :« Nous avons créé un groupe soudé »

Jérôme Marendaz | Le FC Puidoux-Chexbres, néo promu de troisième ligue, ne cesse de surprendre année après année. Après deux promotions en deux ans, l’équipe est cinquième du classement et n’est qu’à quatre longueurs d’une place pour les finales de promotions. Comment cette équipe a-t-elle émergé ?
Il y a deux ans, loin des projecteurs et dans la plus grande discrétion, le FC Puidoux-Chexbres lançait un projet ambitieux : bâtir une équipe composée de jeunes issus de la formation pour gravir les échelons. Cette nouvelle politique visait à donner une identité forte au club, avec des joueurs locaux prêts à défendre leurs couleurs avec fierté. Après une courte saison en cinquième ligue, ils accèdent directement à la division supérieure, réalisant l’exploit rare de monter sans aucune défaite. Une saison exceptionnelle, marquée par une grande modestie de l’équipe.
Lors de leur saison en cinquième ligue, l’équipe a marqué un total ahurissant de 136 buts en 22 matches, soit une moyenne de 6 buts par match. En parallèle, elle n’a encaissé que 22 buts, soit un seul par match en moyenne. Ces chiffres impressionnants reflètent la domination des joueurs sur leurs adversaires.
Les protégés de Fatos Uka découvrent ensuite une nouvelle ligue, la quatrième. Lors de leur première saison à ce niveau relevé, cette équipe fougueuse n’a pas tremblé. Elle termine deuxième derrière le FC Dardania-Lausanne, se qualifiant ainsi pour les finales. L’équipe n’a subi que trois défaites en quatrième ligue et, à nouveau, les protégés de Fatos Uka se sont illustrés en attaque avec un total colossal de 108 buts inscrits, soit presque 5 buts marqués par match. Par contre en défense l’équipe a encaissé 41 buts, soit un peu moins de deux buts encaissés par match. Lors des finales, face à des adversaires plus expérimentés, le FC Puidoux-Chexbres remporte ses trois matches avec 12 buts marqués et seulement 3 encaissés, décrochant ainsi son billet pour la troisième ligue.
Cette année, pour sa première saison en troisième ligue, l’équipe occupe la cinquième place, à seulement quatre points des finales. Elle a notamment obtenu des résultats inattendus, comme une victoire contre le FC Vignoble Ib, un adversaire redoutable. Défensivement, l’équipe affiche une nette amélioration : elle possède la meilleure défense du groupe avec seulement 14 buts encaissés (à égalité avec le FC Epalinges). Cependant, elle marque moins qu’auparavant, avec un total de 19 buts inscrits. L’équipe semble avoir trouvé un bon équilibre défensif.
Malgré deux défaites lors des deux derniers matches de la première phase, dont une contre le leader du groupe, le CS La Tour-de-Peilz, le bilan reste très honorable pour un néo-promu. Une fin de tour frustrante ? Probablement, mais l’équipe a prouvé qu’elle méritait sa place à ce niveau.


Fatos Uka, l’entraîneur, revient sur ce début de saison et sur les années passées à la tête de cette équipe prometteuse. Interview
Comment analysez-vous ce premier tour ?
Sincèrement, si on m’avait dit qu’on terminerait cinquièmes dans ce groupe très relevé, je ne l’aurais pas cru. En tant que néo-promu nous pouvons qu’être satisfait de ce premier tour. Cela dit, nous avons perdu nos deux derniers matches à chaque fois d’un but d’écart, ce qui reste une déception. Mais nous pouvons être fiers d’avoir la meilleure défense du championnat, un domaine où nous devions progresser après avoir encaissé trop de buts dans la précédente ligue.
Deux promotions en deux ans et maintenant à quatre points de la deuxième place. Quel est votre secret ?
Je pense être entouré de bonnes personnes, des amis m’ont suivi et ont cru au projet depuis le début, Il faut aussi savoir que j’ai accompagné ces joueurs dès leurs débuts de formation, en juniors C, puis en B, et en A, à chaque fois avec des titres (champion vaudois à 2 reprises) avant la création de l’équipe active. J’ai pu leur transmettre les bases, puis instaurer ma philosophie dès le départ. Nous avons créé un groupe soudé, avec beaucoup de solidarité. Ces joueurs se connaissent depuis longtemps et ont appris ensemble les fondamentaux. Ils disposent ainsi des prérequis nécessaires et d’une structure solide.
Qu’est-ce qui vous a manqué pour atteindre la deuxième place ?
Très certainement l’expérience. Notre équipe est très jeune et, pour la plupart des joueurs, c’était leur premier match en troisième ligue. Nous avons affronté des équipes comme le FC Azzurri-Lausanne, qui comptent d’anciens joueurs professionnels. Contre ce type d’adversaires, la moindre erreur coûte cher. Par ailleurs, notre équipe doit apprendre des défaites. En cinquième ligue, nous n’avions pas connu la défaite, et en quatrième ligue, nous n’avons perdu que trois matches.
Quel est votre objectif à long terme ?
Pour être honnête, la priorité pour notre club serait de s’instaurer dans cette ligue cette saison reste le maintien. La prochaine saison sera une période de transition à gérer avec soin. En fonction des résultats, nous pourrions envisager de participer aux finales. A moyen long terme, atteindre la deuxième ligue serait idéal.
Les équipes se renforcent souvent pendant la trêve. Allez-vous suivre cette tendance ? Et quel est votre objectif pour le second tour ?
Non, l’objectif et la politique de notre club reste de conserver nos jeunes et de continuer la progression dans cette nouvelle catégorie et intégrer des jeunes issus de notre formation. Nous restons vigilants, car même si nous sommes à quatre points des finales, tout peut évoluer très vite dans ce type de groupe. Notre but est d’accrocher le wagon de tête et de rester compétitifs.
Quel est le point fort de votre équipe ?
C’est sans aucun doute la cohésion de notre groupe et la jeunesse. Nous avons une équipe soudée, imprégnée d’une mentalité de gagneur. Ce sont tous des amis, et cela fait une vraie différence sur le terrain.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour ce second tour ?
Idéalement, continuer à titiller les prétendants aux finales. Ce serait déjà une belle réussite !