Football – FC Lutry : objectif maintien
Jérôme Marendaz | Le FC Lutry a vécu un premier tour difficile, ponctué par une position délicate. Le club est actuellement en position de relégable, mais il reste un tour complet à jouer. Actuellement 11e, ils ne sont qu’à deux points de la 10e place d’Echallens.
A 20h15, à Saint-Légier, le premier tour des Singes s’achève. Les protégés de Christophe Maraux ne le savent pas encore, mais ils finiront 11es de ce classement de deuxième ligue. Pour la troisième saison consécutive, le FC Lutry va lutter pour se maintenir en 2e ligue.
Les coéquipiers de Jordan Marvint ont fait preuve d’inconstance durant ce tour. Cette inconstance les a conduits à obtenir des résultats contre de bonnes équipes mais également à passer à côté de certaines rencontres. Les rouges et blancs ont une équipe relativement jeune qui, comme vous le découvrirez plus bas à travers les mots du coach, manque d’expérience. Bien évidemment, match après match, les joueurs apprennent, progressent et grandissent, mais est-ce que cela sera suffisant pour se sauver ?
L’entraîneur actuel, Christophe Maraux, a déjà connu des situations similaires et, tel Pascal Dupraz, il a toujours réussi à sauver ses équipes, voire souvent à les faire progresser les années suivantes. Il est arrivé au club il y a 3 ans, alors que celui-ci traversait une « crise » identitaire avec le départ du président, un changement de comité et le départ de nombreux joueurs. C’est donc dans un contexte hostile qu’il est arrivé. Aujourd’hui, il dresse le bilan de ce premier tour, expliquant les axes d’amélioration, ce qui a bien fonctionné, et comment il envisage ce second tour et la suite au sein du FC Lutry.
Interview de l’entraîneur Christophe Maraux

Le premier tour est donc terminé. Vous terminez 11e, donc en position de relégables. Comment analysez-vous ce premier tour ?
Mon analyse, après 12 matches, est qu’il nous manque un peu d’expérience dans les moments clés des matches pour obtenir ces points qui nous manquent.
C’est votre 3e saison à Lutry. A chaque fois, vous êtes parvenus à vous maintenir. Cette année, ça va le faire ?
L’objectif du second tour est le maintien. Nous allons travailler pour l’atteindre, sachant que le 2e tour est toujours plus difficile que le premier. Les équipes concernées par la relégation vont se renforcer, tout comme les équipes en course pour les promotions. A la fin, tout se jouera sur un ou deux matches où nous devrons répondre présents.
Au fil des années, vous avez perdu des cadres comme Arthur Forney, Valentin Conus et Luc Mantel. Puis, il y a eu le changement de président au comité. Est-ce que cette situation a perturbé l’équipe ? Est-ce que cela a été difficile de remplacer ces cadres ?
Je suis arrivé en juillet 2022 avec un groupe de joueurs qui s’étaient tous engagés à rester. Le vendredi 5 août 2022, il ne restait que 3 joueurs. J’ai dû annuler le match de préparation du lendemain et commencer à bricoler. Le président sortant était occupé à préparer la transition administrative, et le nouveau président a été nommé le 31 août 2022. Entre juin et fin août, c’était un navire sans gouvernail.
Pourtant, j’ai toujours eu l’appui de Stéphane Bise. Mais tant que l’assemblée générale ne l’avait pas élu, il n’avait pas l’autorité de prendre des décisions. Les joueurs cadres que vous citez n’ont pas été compliqués à remplacer. Ce que nous n’avons pas remplacé, c’est l’esprit d’une équipe entière : le joueur qui s’arrache pour son coéquipier et qui lui tape dans la main.
Qu’est-ce qui manque à votre équipe pour rejoindre les équipes du milieu de tableau ?
Une identité club. La qualité n’est pas ce qui manque dans le groupe de l’équipe ptremière. Le club travaille très bien sur le mouvement junior. Notre objectif est clairement de mettre nos joueurs sur le terrain, mais nous devons encore patienter.
Vous avez déjà redressé des clubs comme le FC Fully. Quel est votre objectif avec le FC Lutry ?
Mon objectif avec le FC Lutry est d’avoir une stabilité au niveau du groupe et des résultats, et que l’équipe première soit un exemple pour toute notre section junior. Nous devons donner envie, et cela passe par des résultats positifs.
Ce qui est étonnant, c’est que vous vous imposez contre Bosna Yverdon, obtenez un point contre le FC Rapid-Montreux, gagnez contre Malley et Montreux, et obtenez un point contre Lausanne-Nord Academy. Finalement, vous êtes inconstants. Comment expliquez-vous cette inconstance ?
L’inconstance vient d’un mauvais équilibre défensif et d’une répétition d’erreurs individuelles. Nous avons marqué à chaque match de championnat, mais avons donné trop de situations à l’adversaire. Contre Aigle, on perd 4-1 mais on fait 3 passes décisives… à l’adversaire, dans nos 16 mètres.
Contre St-Légier, dans un match à 6 points, on lâche le marquage sur un corner que l’on offre, puis on ne termine pas une action offensive et on encaisse sur la transition. Niveau jeu, contre Aigle comme contre St-Légier, nous étions largement à niveau. Défendre est un état d’esprit, un caractère fort qu’une équipe doit posséder pour jouer les premiers rôles.
Quel est le point fort de votre équipe ?
Malgré nos revers, le groupe répond toujours présent à l’entraînement. Nous sommes régulièrement entre 21, 22 ou 23 joueurs, et personne ne triche. L’engagement est très bon, parfois même un peu trop appuyé au niveau des contacts. C’est une force que nous devons convertir en succès et en une dynamique positive.
Maintenant, qu’est-ce qu’on peut souhaiter pour la suite ?
On accepte les règles du jeu. Lorsque l’on démarre une compétition, un championnat, nous savons que, le dernier jour, il y aura un premier et un dernier. Ce sont les règles, et nous aimons ce sport avec ses règles et les émotions qu’il peut nous procurer. Tout ce que nous souhaitons, c’est de ne pas être relégables pour un penalty non sifflé (contre Vevey), une expulsion de notre gardien injustifiée (contre Crissier), ou encore un penalty donné à l’adversaire à la 87e (contre Crissier encore).