Fête des mamans – Maman je t’aime
Les impressions du petit Nicolas
Propos recueillis par Rosane Schlup | Aujourd’hui, à l’école, on a emballé notre cadeau de la fête des Mères pour notre maman. En gros, on appelle ça fête des Mères, parce que des mères y en a tout plein, mais en fait, de maman on en a qu’une, comme nous a expliqué la maîtresse. Ça nous a déjà pris assez de temps pour faire notre bricolage, alors si on aurait dû encore faire pour tout plein de mères et qu’on aurait dû emballer tout ça, ça nous aurait pris un temps monstre. Ça aurait pas été possible. On a fait une broche en pâte rouge en forme de cœur et Marco était pas content. Le rouge du cœur, c’était pas exactement le rouge Ferrari. Mon copain Marco, il aime bien les voitures et alors, il était pas d’accord de faire ce bricolage, même pour sa maman. Heureusement, la maîtresse lui a proposé de faire un cœur jaune et là, il a été d’accord parce que c’était le bon jaune Ferrari. Du coup, la maman de Marco, elle sera la seule de la classe à avoir un cœur comme ça. Je sais pas si ça lui plaira, mais Marco était très content. Il a dit que c’est plus rare, mais que ça existe et aussi en noir. Maman, elle met les bijoux précieux de papa et de nous dans un coffret. Il y a déjà les grandes boucles d’oreilles en pâte Fimo de mon frère qui est plus grand, mais qui a fait ça quand il était plus petit. Maman, elle porte les bijoux précieux que pour les grandes occasions, mais elle porte jamais les nôtres. Elle dit que ce sont des pièces uniques. Moi, je crois surtout qu’elle a peur de se faire braquer et qu’on les lui vole, surtout la bague de l’année passée que j’ai faite avec une capsule à café écrasée. Elle est très grande aussi, même que mon frère a rigolé et qu’il a dit que ça ressemblait à une pizza quatre saisons. C’est rien qu’un jaloux, mon frère et quatre saisons ou pas, maman l’a trouvée magnifique. C’est vrai que je m’étais donné de la peine et que j’avais collé plein de trucs en équilibre dessus. Papa, lui, il fait aussi des broches, mais c’est pas les mêmes et c’est plutôt dans le jardin et en été. Quand je suis rentré, j’ai ouvert ma tirelire avec la clé qui est cachée dessous, mais je dis pas que je sais qu’elle est dessous. J’ai dû recompter mes sous plusieurs fois et pas compter le bouton de nacre, ni le centime rouge que Papy m’a donné et j’ai aussi dû faire attention de bien remettre dedans toutes les billes de verre minuscules des cartouches d’encre que je collectionne lentement. Quand j’aurai fini l’école, quand je serai grand, j’en aurai peut-être un milliard. J’ai demandé à Papa si avec 3 francs 25, je pouvais acheter des fleurs qui piquent pour maman chez le fleuriste. J’ai dit que je voulais acheter plutôt des orties rouges. Papa m’a dit que c’était une très bonne idée, mais que les fleurs qui piquent ça s’appelle des roses, même que c’est les préférées de maman. On ira ensemble dimanche et il m’a dit de garder mes sous pour moi, pour m’acheter mes bonbons préférés et c’est les bonbons qui piquent justement. Il est cool mon papa, entre hommes, on se comprend. C’est bizarre quand même, parce que lui aussi il fait comme moi : il offre des roses à maman, il fait des broches, sauf que lui, il y a quand même un truc qu’il peut pas faire comme moi et ça fait toute la différence. Il peut pas lui dire «Maman, je t’aime»…
Nicolas, 7 ans et demi