Fenêtre ouverte sur…
Du soleil couchant à l’étoile de Noël : une force morale venue du ciel
Gérard Bourquenoud | Si dans de nombreuses régions de Suisse, comme ailleurs dans le monde, Noël est devenu au fil des décennies davantage une affaire commerciale qu’une fête religieuse, certaines contrées de notre pays, en particulier les vallées alpestres, ont su conserver des traditions dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Elles se sont quelque peu perdues pour ne dire pas égarées par le fait que la radio et la télévision ont eu pour effet de changer le caractère symbolique et mystique de ces traditions.
Noël est avant tout une fête de famille, laquelle se réunit autour de la crèche ou du sapin pour célébrer la naissance du Christ. Saint-Sylvestre est celle qui permet à chacun de fêter à sa manière le passage dans un nouveau millésime. La veille de ces réjouissances de fin d’année, n’est-il pas logique d’avoir une pensée pour ceux qui souffrent dans les hôpitaux ou à domicile, à ceux qu’un accident stupide a changé le destin. Tous sont entourés de soins attentifs par du personnel soignant, dévoué et discret, animé en plus d’une sollicitude exemplaire dans les nuits de Noël et de St-Sylvestre qui ne sont pas douces à tous.
Durant ces mêmes nuits, des trains, des bus, des trams, des taxis circulent. Des navires flottent en mer, des avions s’envolent dans le ciel, des pilotes qui ont la responsabilité d’acheminer des milliers de personnes vers un pays lointain.
Dans la nuit de Noël, comme celle de Saint -Sylvestre, il y a aussi ceux et celles qui assurent aise, confort et plaisir dans les hôtels, restaurants, pensions, homes et maisons d’accueil des personnes âgées et isolées. Et n’oublions pas les services de permanence, les sapeurs-pompiers, les policiers et les offices de secours veillant à notre sécurité. Tous à leurs postes respectifs sans rechigner leur mission ou leur fonction.
Noël est là pour chacun de nous, même s’il n’est pas le même pour tous. Il y a le merveilleux Noël des enfants, le Noël des riches, le Noël des pauvres, le dur Noël des solitaires et des personnes seules ou abandonnées. Le Noël religieux existe encore dans nos campagnes où, sur le coup de minuit, les croyants se déplacent dans les églises et temples, afin de participer à la cérémonie de naissance du Christ, la plus belle fête de l’année sans distinction de religion. Enfin, il y a le Noël laborieux de ceux et celles pour qui cette fête est jour de travail comme les autres.
Pendant vingt siècles, les savants docteurs de l’Eglise ont veillé rigoureusement sur la plume de tous ceux qui ont repris cette légende ou belle histoire du ciel pour la transmettre aux générations, sans aucun récit originel, tel cet enfant réchauffé par la respiration d’un âne, qui prendra sur lui tous les maux de l’humanité. Un enfant qui, sur notre Terre, rayonne de clarté, alors que le monde entier est enveloppé d’une lumière qui ne s’éteindra jamais.
Une semaine après Noël, c’est la Saint-Sylvestre, donc une page qui se tourne, avec l’espoir qu’en 2023, nos autorités fédérales et cantonales auront à cœur de préserver notre jeunesse du fléau de la drogue, qu’elles vont œuvrer pour la protection du climat qui remue les esprits dans tous les pays, mais aussi d’inculquer à chacun le respect de son prochain. Que ce cri d’alarme soit entendu par qui de droit et que les hommes politiques de notre pays prennent leur responsabilités, afin d’offrir un avenir sain à nos petits-enfants comme aux futures générations. Que la solidarité et la force morale des peuples unissent les jeunes et les moins jeunes vers un épanouissement et une qualité de vie toujours meilleure.
Joyeux Noël et heureuse nouvelle année à toutes et tous.