Différence
La coupe du monde de football féminin s’est terminée, cela n’a échappé à personne et, beaucoup d’entre nous se sont surpris à suivre quelques matches ou quelques actions par curiosité. Le plus étonnant est l’audience atteinte, plus d’un milliard de téléspectateurs ! Même l’envoyé spécial de « L’Équipe » – quotidien français pourtant à la pointe du sport – n’en revient pas. « Nous ne nous attendions pas du tout à un tel engouement ! » Dépassé par ce « nouveau » sport, il ne peut que constater ce succès non sans tenter invariablement la comparaison avec le foot, le vrai, le foot masculin « plus de rapidité, plus de puissance, il faudra au foot féminin un peu de temps avant de pouvoir prétendre à l’audience du « vrai » foot ». Plus près de nous, sur notre chaîne nationale, on s’exerce à l’égalité. Chacun et chacune cherchent la manière d’établir l’égalité des salaires entre joueurs, l’égalité de l’audience et du sponsoring et on finit par parler des lois du marché… Il y a pourtant une différence. Elle est révélée lorsqu’il est question de faire jouer un match mixte, une équipe de rugby féminin contre une équipe masculine… l’évidence saute aux yeux : « Nous sommes différent•e•s ! » La conclusion se fait d’elle-même, il ne s’agit pas d’un même sport en version masculine ou féminine, mais bien de deux sports distincts. Ne serait-ce que par la différence de leurs supporters… (lire en page 3, l’excellent Georges Pop). Sur un autre pied, le rôle des médias ne doit pas être oublié. Si on veut parler d’égalité dans le sport, commençons par parler d’égalité de temps de diffusion.