Deux fois oui à une alimentation de proximité saine et équitable
Le premier mouvement d’opinion envers les deux initiatives agricoles « Pour des aliments équitables » et « Pour la souveraineté alimentaire » leur a été très favorable. Le sondage SSR réalisé entre le 30 juillet et le 10 août auprès de 1200 interlocuteurs, donnait victorieux les deux scrutins par respectivement 78% et 75% des intentions de vote. Avec lucidité, les personnes sondées ont manifesté leur attachement à une agriculture locale, propre à assurer une alimentation saine et socialement responsable. La souveraineté alimentaire, c’est le droit pour chaque pays de décider en toute indépendance du genre d’agriculture qu’il souhaite. Majoritairement, les Suisses soutiennent une agriculture diversifiée, à échelle familiale, respectueuse de l’environnement et des animaux, exempte d’OGM. Majoritairement, les Suisses souhaitent que les paysannes et paysans soient rémunérés équitablement, afin que ce métier reste attractif. En discutant d’agriculture, les interlocuteurs tombent généralement d’accord sur la nécessité de mettre un terme à la sous-enchère sociale et écologique issue de la concurrence inéquitable avec les productions agricoles industrielles provenant du monde entier. Ces opinions largement répandues sont en phase avec les objectifs visés par les deux initiatives «alimentaires». Leur mise en œuvre permettrait de calmer le jeu fatal des accords économiques internationaux déséquilibrés. On connaît par exemple le projet d’accord de libre-échange avec la Malaisie qui ouvrirait à plein le robinet de l’huile de palme, détruisant la forêt tropicale, menaçant la diversité alimentaire et mettant en péril l’ensemble de la filière des huiles indigènes de colza et de tournesol. Voyez également le projet d’accord avec le Mercosur, tendant nos assiettes à la viande élevée aux antibiotiques. Qui d’entre nous, honnêtement, a envie d’un tel développement? Les opposants agitent de sombres arguments censés faire peur. Toutefois, la part du prix des aliments à la consommation, revenant aux agriculteurs est faible et même très faible pour la plupart des produits transformés, ce qui écarte le risque d’une augmentation massive des coûts de l’alimentation. Et on ne voit pas non plus pourquoi, en cas d’acceptation des initiatives, l’éventail des produits à choix des consommateurs se réduirait. C’est sans hésitation qu’on peut dire OUI à ces deux initiatives!
Jean-Luc Kissling Conseiller communal, Oron