Des femmes, des hommes et des passions: Christophe Margot, peintre – tatoueur
Nathalie Michlig | Christophe Margot, jeune trentenaire, ayant grandi principalement sur le plateau du Jorat. Depuis qu’il est enfant, il dessine tout le temps. Inspiré par le monde qui l’entoure, les personnages de BD, les fleurs et les animaux. Passionné de mangas, des arts et de la culture japonaise. Plusieurs voyages au pays du Soleil levant, puis deux fois par an, pour s’en imprégner, comme une nécessité d’y aller.
Après une année et demie d’apprentissage comme réalisateur publicitaire, il chemina vers d’autres horizons, aspirant à être indépendant, à se mettre à son compte et à œuvrer avec la manne qui coule entre ses mains. Comme il nous le raconte, il a baigné en un milieu artistique par ses grands-parents et des mentors ont jalonné son cheminement. Un oncle tatoué, l’inspira et lui proposa son corps afin de parfaire ses talents de dessinateur et devenir tatoueur. Un moment clé dans sa vie, à l’écoute de son instinct, de son intuition. En 2006, il s’est lancé. Après l’armée et un voyage au Japon, il se mit à son compte, ouvrant un espace nommé «Sansaru Tatoo Studio» à Mézières durant 10 années, puis à Ropraz depuis 6 mois. Une renommée construite de bouche à oreille, réalisant un art ancestral minutieux et précis, des tatouages traditionnels japonais appelés irezumi.
Christophe Margot inconditionnel contemplatif de la vie et de la nature, tatouant de l’insecte à la montagne, fleurs, oiseaux, arbres. Il nous raconte que selon la tradition les thèmes choisis étaient complémentaires au caractère de la personne, pour l’harmonie et l’équilibre des forces et des fragilités de celle-ci, n’étant pas réalisé pour être à la vue de tous. Lorsque les clients le contactent, ils se rencontrent, ceux-ci venant avec idées, dessins ou photos, construisant ensemble le projet de tatouage. Puis s’en vient une phase de maturation. Un long processus créatif, entre mesures et proportions, esquisses et dessins avant de concrétiser l’œuvre. Papier calque, feuille de riz et de carbone, puis application sur la peau badigeonnée de vaseline. Il utilise de l’encre de chine et toutes sortes de dermographes y insérant des aiguilles de grandeurs différentes, des aiguilles comme des pinceaux. Chaque dermographe ayant une fonction précise: pour des lignes fines, celui-ci tournera très vite, pour des lignes larges, celui-ci sera plus puissant. Mélange d’encre et recherche des couleurs. Des tatouages réalisés avec sensibilité et respect, talent et perfection. Lorsque son maître japonais vient en Suisse, c’est à quatre mains qu’ils peuvent en réaliser. Une durée de plusieurs heures consécutives pouvant s’étaler sur des semaines, des mois voire des années en fonction du dessin, de son ampleur et du budget. Ethique professionnelle, matériel de pointe, hygiène et stérilisation.
En parallèle à son activité de tatoueur, il peint, il dessine. Il s’inspire des vieux artistes japonais et des paysages, allant du Mont Fuji aux 28 lunes. Il peint à l’encre de chine et au fusain, à l’aquarelle japonaise. L’été dernier, il a exposé à L’Estrée à Ropraz, lieu créé par un autre de ses mentors. Une vie artistique entre le dessin, la peinture, et les tatouages. Christophe Margot, un autodidacte, en perpétuel apprentissage, privilégiant une qualité de vie avec l’élue de son cœur et ses enfants, proche de la nature y puisant force et inspiration. Un studio de tatouage lumineux, hors du temps, ambiance zen donnant envie de se faire tatouer tout simplement.
Plus d’infos au 079 664 86 39