December
Nous y voici. Les marchés de Noël sont chauffés à blanc, ils pullulent dans toutes nos bourgades, villages et villes, le vin chaud coule à flot et les achats de produits « locaux » deviennent impulsifs. La gestion du porte-monnaie est accessoire, le plaisir du vendeur et de l’acheteur sont partagés comme autant de cadeaux.
Une âme bienveillante plane au-dessus du mois de décembre.
Une humanité retrouvée à l’heure des apéros de fin d’année et des soirées d’entreprise où la gaudriole remplace les aigreurs, et où l’on est même prêt à pardonner au soleil ses horaires de fainéant.
Etrange période qui, par la caricature d’un Saint-Nicolas et d’un Père Fouettard, nous libère du bien et du mal. Temps béni où le Père Noël se doit d’exister pour le bien-être de nos petits et où, plus tard, au coin du feu, sa légende se voit démystifiée par le vieil oncle au travers des contes originels ou de l’historicité de son apparence coca-colesque…
C’est aussi un temps où on suppose que la nature est en pause. La supposition est erronée, elle travaille en sous-main, comme un enfant : elle ne dort pas, elle est en recharge. Le stockage en cours n’augure qu’une nouvelle débauche d’énergie.
Décembre est surtout le mois qui annonce la fin. La fin d’une année, soyons rassuré. Les Romains avaient nommé « december », 10e mois de l’année qui, naturellement et selon leur logique toute pragmatique, commençait au mois de mars, mois de l’éveil de la nature. Les comptables de leur côté, honorent toujours ce calendrier…
La fin est donc toute relative, mais constitue néanmoins un moment particulier, celui du lien. A notre époque, c’est le moment privilégié de l’échange au sens large, d’un partage généreux et une garantie de soirées chaleureuses entre amis et famille, une trêve bienvenue et peut-être un bilan sur le temps écoulé.


