Cully – Yvette Studer a fêté ses 90 ans
Une somme importante de souvenirs et d’anecdotes glanés au cours de la vie
Jean-Pierre Lambelet | 15 novembre 1928 à Sierre, sous un éclatant soleil valaisan, Germaine et Charles Gachet attendaient avec impatience Yvette Nelly, future jolie demoiselle, qui allait ouvrir les yeux pour contempler une maman et un papa heureux d’offrir une petite sœur à Charlotte née une année auparavant. Le papa étant employé des CFF, il y a eu un déménagement à Lausanne, à Zurich et à nouveau à Lausanne au gré des postes à disposition. Après son école obligatoire, Yvette fait un apprentissage de bureau à La Fermière, puis elle entre «en comptabilité» chez Kodak, aux Pompes Funèbres Générales et chez André Graines Swiss Atlantic où les chiffres sont son domaine de prédilection.
Un cœur peut faire des palpitations…
Mais une comptable n’est pas forcément formatée uniquement autour d’additions, de soustractions et de divisions. Elle a aussi un cœur qui peut faire des multiplications et des palpitations… Elle était loin d’imaginer en 1957 qu’un compatriote rentrant malade de Saïgon allait complétement changer sa vie. En effet, sa sœur Charlotte qui vivait au Vietnam avait recommandé au dénommé Jean Studer de prendre contact avec Yvette qui devait lui donner les clés d’un chalet à Caux où il pourrait se reposer et se refaire une santé. Eh bien, il a non seulement recouvré la santé, mais aussi découvert l’amour! Et le 18 février 1960, Mlle Yvette Gachet devenait Mme Yvette Studer pour la vie. Son mari né en 1908 avait donc 52 ans à ce moment-là est déjà un long passé de diplomate derrière lui en Asie et à travers le monde au service de la Confédération suisse. C’était lors d’un poste à Strasbourg au sein du Conseil de l’Europe que leur fille Frédérique vint au monde en 1961. Puis, c’est départ pour Alger en 1962 en pleine période trouble marquée par des attentats durant la guerre pour l’indépendance qui a été officiellement proclamée le 3 juillet 1962. Ensuite une autre mission diplomatique les envoie à San Francisco sur la côte ouest des Etats-Unis. C’était plus calme qu’à Alger et surtout moins dangereux! Yvette Studer adorait seconder son mari dans son rôle d’épouse et de maîtresse de maison pour bien recevoir les hôtes invités à partager un repas ou un apéritif à la maison. Elle l’accompagnait aussi dans les réceptions officielles et les dîners diplomatiques. Et tout cela en plus de son rôle de maman de deux filles, car Anne est venue compléter la famille en 1963. 1973 retour en Suisse et malheureusement Jacques devait décéder à Lausanne en 1978 à l’âge de 70 ans. Et la vie continue avec le rôle d’une maman soucieuse de bien éduquer ses filles, mais également de penser aussi un peu à elle-même. Elle se passionne pour la peinture sur porcelaine et la taille de pierre. De nombreuses pièces disposées dans son appartement démontrent la qualité et la finesse de son travail. C’est en juin 1992 qu’elle arrive à Cully où elle reprend l’entreprise Borenstein qui commercialisait la ligne de lunettes Ray-Ban et dans la foulée elle achète le bâtiment où elle vit aujourd’hui. Elle était ravie des cadeaux et du message apportés par le municipal Jean Christophe Schwaab et l’huissier Pierre-Alain Genton au nom de la commune de Bourg-en-Lavaux. Avec la somme importante de souvenirs et d’anecdotes glanés au côté de son mari dans les milieux diplomatiques ne serait-il pas temps de prendre la plume pour en faire un livre? Longue vie Yvette et encore une fois bon anniversaire!