Cully Jazz, Lavaux Social Band au caveau du Raisin

Christian Dick. |. Vendredi dernier, les habitants de Bourg-en-Lavaux étaient conviés à l’apéritif traditionnel d’ouverture du Cully Jazz Festival, sur les quais face au débarcadère. Prenaient la parole Jean-Yves Cavin et Guillaume Potterat pour l’organisation du festival et Jean-Paul Demierre, municipal, au nom des autorités. Sous un ciel clément, les festivaliers ont ensuite poursuivi leur chemin sous le chapiteau, dans les caveaux ou sur d’autres espaces en plein air. Dans l’un de ces caveaux, celui du Raisin, Lavaux Social Band (LSB par la suite) s’est produit de vendredi à lundi devant un public acquis. Une discussion l’an dernier au Raisin entre Jean-Jacques Gauer, Jean-Yves Cavin et Laurent Béguelin est à l’origine de la formation du groupe, Old Shit ne rentrant plus dans le cadre du Jazz. LSB est né de ce concept, comme est née cette association de musiciens réunis dans le but de faire de la musique à large spectre, y compris du jazz. C’est la raison de la présence du groupe au Cully Jazz Festival, et plus précisément au caveau du Raisin. Les musiciens proviennent pour la plupart d’Old Shit et de Smile. Tous sont de la région, c’est un peu l’exception, et tous les musiciens d’ici sont invités à se produire avec le groupe. Mais alors qu’Old Shit est plutôt orienté vers la danse, LSB se tourne vers le groove. Les rencontres entre les membres du groupe ont lieu pour synchroniser les idées. Les morceaux sont généralement des reprises des années 80 à ce jour, retravaillés et ré-arrangés par Laurent Béguelin, pianiste de la formation. La musique est très jazz: reprise d’un thème, réarrangement des accords, improvisation sans limite. Le nombre des musiciens et des chanteurs se relayant dans des styles divers varie d’une représentation à l’autre. C’est dire leur faculté à se produire et à se renouveler au sein du groupe. Sur scène règne un échange entre les différents membres du groupe. Le piano est orienté vers les musiciens dans un but de communication. On parle de musique instantanée grâce à un contact visuel permanent.
La composition de l’équipe
Le noyau du Lavaux Social Band est composé de Laurent Béguelin au piano, de Pierre Ponnaz à la guitare, de Jean-François Ponnaz à la basse, de Mambi Chango à la percussion, de Yves Lehmann au chant et de Pierre Schenk à la batterie et au chant (au saxo dans sa formation Smile). La plupart des musiciens sont multi-instrumentalistes. Deux sont professionnels et quelques-uns se sont même produits sur la grande scène de Montreux. C’était hier… en 1980. Le groupe joue dans toute prestation intimiste, comme une fois, par exemple, dans le show room de Bang&Olufsen Riviera à Puidoux devant un large public. L’apprentissage de la musique dure environ dix ans. Après ce terme, le musicien peut assez facilement s’orienter vers d’autres instruments. A titre indicatif, Laurent joue principalement des claviers, mais aussi de la batterie, de percussions, de cuivres et un peu de chant (merci à Caroline Meyer de la Fête des vignerons qui lui a appris le chant choral). Le caveau du Raisin est un excellent lieu pour jouer de la musique et se produire devant un public. L’acoustique y est bonne, l’endroit dispose de plusieurs espaces, debout et assis, le consommateur bénéficie du service du Raisin, de sa carte… et de ses prix. Le caveau n’est d’ailleurs ouvert qu’à l’occasion du Cully Jazz Festival ou pour des événements privés. C’est un endroit magnifique, convivial et rare. Il se prête bien à la fameuse prestation de LSB. On peut contacter la formation par mail à l.buegelin@bluewin.ch. Dimanche en fin d’après-midi, sous le grand chapiteau, Rhoda Scott caressait son clavier Hammond. Ladies All Star qui l’accompagnait s’est présenté pour la première fois en Suisse. Un seul homme compose son groupe. Il est à la trompette. Il se dégage de la dame de 81 ans, elle corrige doucement le programme qui en annonçait 80, une belle aura. Elle nomme ses musiciens en grand-mère bienveillante et interprète leurs compositions. Le public, debout, a demandé à la fin que le spectacle continue. Il s’est poursuivi un moment, suivi du chant des spectateurs.


