Courrier des lecteurs
A propos des votations du 28 novembre
Stéphane Doutriaux, Riex | Chers concitoyens suisses, chers amis et amies. Aujourd’hui le peuple s’est prononcé en faveur de la loi Covid-19. Chacun a voté par rapport à l’information qu’il avait à sa disposition, par rapport à ses convictions, et par rapport aux contraintes de ce vote complexe qui combinait plusieurs thèmes en une seule question. Malgré les différents points de vue et les débats houleux des dernières semaines, je suis convaincu que chaque individu a voté avec le désir honnête de mener notre société vers une vie meilleure pour tous. Selon notre vécu, nous avons chacun un avis différent de ce que veut dire « une vie meilleure », et nous voyons tous des différents chemins pour y arriver. Certains réfléchissent plutôt aux enjeux à court-terme, d’autres aux enjeux à long-terme. Certains voient le Covid comme le combat principal, d’autres n’y voient qu’un obstacle parmi d’autres qui nous guettent. Il ne s’agit pas d’une question du bien contre le mal, d’un groupe d’illuminés contre l’obscurantisme, de la vérité contre le mensonge, des « propres » contre les « impropres ». N’oublions pas que le thème de cette votation était l’ennemi que nous cherchons à vaincre ensemble, le Covid. Le prochain ennemi nous guette déjà : est-ce peut-être le réchauffement climatique ? Ou, en voyant les réactions de certaines personnes face aux résultat de ce vote, peut-on se demander si un autre virus s’est glissé dans notre vie : un virus qui nous convainc que l’on a raison, et que l’autre a tort : un virus tout aussi dangereux car il nous monte les uns contre les autres; il dilue nos efforts par rapport à ce qui devrait être notre combat principal – celui du retour à la « normale » ou, mieux encore, le désir de créer une « nouvelle normale » qui prend en compte la montagne qu’on aura à gravir derrière la petite colline d’aujourd’hui. Dans les prochaines semaines, de nouveaux avis apparaîtront sur comment vaincre le Covid-19. La votation d’aujourd’hui ne changera pas le fait que des perspectives divergentes continueront à se présenter à nous, et que chacun en jugera selon ses connaissances et ses convictions. Le plus important, pour progresser en tant que société, sera d’écouter les gens qui cherchent à rassembler, et pas ceux qui cherchent à diviser. Cela ne veut pas dire de tout faire pareil : cela veut dire de respecter les différences, de les accepter, et de les intégrer aux solutions proposées. De demeurer ouvert à s’instruire et à comprendre les points de vue des autres, plutôt que de se refermer sur ses convictions passées. J’espère que chacun fera un effort. Pour ma part, je suis par nature curieux, logique, scientifique, et intuitif. Je continuerai à faire l’effort de partager l’information que je juge digne d’intérêt commun, et à accueillir la discussion et le débat. J’espère contribuer à ma façon à nous sortir de cette « crise », qui est probablement loin d’être finie, et je vous promets de continuer à le faire avec les meilleures intentions : pour le bien commun, pour nos enfants, pour le « futur de l’humanité ». A ceux qui ne reconnaîtront pas ces intentions dans mes propos, je demande de m’approcher, de partager leur perspectives, d’aider à me corriger, mais aussi d’être ouverts à m’écouter. Ce n’est qu’en discutant ouvertement et honnêtement que nous pourrons nous aider, mutuellement, à nous améliorer.