Courrier de lecteurs
La fermeture des bureaux de poste : une perte pour nos villages
C.F. Da Silva Costa, POP, Grandvaux | Membre du POP, section Lausanne-Oron-Lavaux, et résident à Grandvaux, je souhaite réagir à l’article du jeudi 27 février concernant la fermeture des bureaux de poste. Le POP a toujours soutenu la lutte contre ces fermetures, aux côtés du PS et d’autres organisations. Comme l’a justement rappelé notre syndic, M. Haenni, le bureau de poste est bien plus qu’un simple service : c’est un lieu de rencontre et un point central pour la vie locale. Dans cet article, la représentante de La Poste affirme qu’un autre bureau se trouve à « 20 minutes ». Mais 20 minutes en quoi ? Certainement pas à pied, puisqu’elle cite Lutry, Pully ou Vevey ! Ce délai suppose un déplacement en train ou en voiture, ce qui est loin d’être accessible à tous. Personnellement, je me déplace à vélo, et rejoindre Cully depuis Grandvaux me prend déjà une dizaine de minutes. Si l’on y ajoute des paquets ou des colis, alors le trajet devient réellement compliqué. Plutôt que de jouer sur les mots, il serait plus honnête de parler en termes de distance réelle et de contraintes pratiques.
J’ai connu le bureau de poste de Grandvaux avant sa fermeture il y a plusieurs années. Ce lieu est attaché à un souvenir d’enfance. À l’époque, passionné par les jeux Zelda, j’avais commandé en France une version française d’occasion, car la version suisse était uniquement en allemand. Je me souviens encore du jour où, en rentrant des cours, j’ai trouvé l’avis de réception. Fou de joie, j’ai couru récupérer mon jeu à la poste, située à seulement huit minutes de chez moi. Grâce à cette proximité, je pouvais retirer mon colis sans attendre mes parents, rentrer à pied et profiter de mon achat en moins d’une demi-heure. Un avantage qui disparaît avec la fermeture des bureaux locaux. Aujourd’hui, La Poste annonce un « service de substitution » dans un magasin. Mais doit-on vraiment y croire ? Lors de la fermeture du bureau de Grandvaux, on nous avait assuré que celui de Cully suffirait. Maintenant, c’est à son tour d’être menacé. Jusqu’où ira cette logique de démantèlement ? Les bureaux de poste ne sont pas de simples points de retrait : ce sont des services essentiels à la population, en particulier pour les personnes âgées, celles n’ayant pas de véhicule ou celles qui, comme moi, privilégient des modes de transport durables. Leur disparition progressive est une atteinte à la cohésion et à l’accessibilité des services publics dans nos villages.