Chronique d’une fanfare ordinaire dans une journée extraordinaire
Fête cantonale des musiques à Gimel, c’était le 21 mai 2023
Puidoux, dimanche 21 mai, 8h45. Départ de la fanfare Echo des Rochers dans son nouveau costume, direction Gimel pour la Fête cantonale des musiques.
Comme c’est une grosse journée qui se prépare et contrairement à nos habitudes, nous allons profiter d’un bon repas avant de jouer. Le mot d’ordre donné par le chef est clair : « Soyez responsables avec de bonnes dispositions pour jouer ».
Le dilemme est énorme pour un musicien de fanfare qui peine à concevoir un repas de fête sans un bon verre de vin. On a évidemment tous respecté la consigne de notre chef en partant du principe que les deux premiers verres, prévus pour la pince, ne comptaient pas !
Pas le temps de digérer : il faut reprendre notre car direction Essertines-sur-Rolle, lieu de concours pour la deuxième division.
13h, local de chauffe pour une mise en lèvre, le stress monte d’un cran sans pour autant être négatif. Notre chef, Antoine Rabut, communique habilement. Il sait utiliser les bons mots, adapte ses remarques au niveau de chaque musicien et rassure : « Vous avez tous fait un magnifique travail durant trois mois. Aujourd’hui, ça ne doit être que du plaisir ».
On accorde, on respire un bon coup et à 14h précises, la porte du local de chauffe s’ouvre… « Mesdames Messieurs, c’est à vous ».
14h10, salle de concours Essertines-sur-Rolle. Turris Fortissima : c’est le morceau de choix que nous interprétons en premier. La concentration est maximale. Il faut en même temps s’accommoder de l’acoustique, écouter ses copains, suivre le directeur, donner le meilleur de soi. Le temps est suspendu. La dernière note sonne, la tension retombe avec l’impression d’une très bonne version. La satisfaction est au rendez-vous.
Pas vraiment le temps de se relâcher, place à la pièce imposée Modus Operandi, du compositeur suisse Stephan Hodel. Alors soyons francs, lors des premières répétitions, ce morceau de concours n’a pas fait l’unanimité… Mais au fil du temps, avec du travail et la perspicacité de notre chef pour tenter de nous faire comprendre l’idée du compositeur, nous avons fini par l’apprécier au point d’en fredonner quelques passages en rentrant des répétitions…
Là aussi, après quelques instants hors du temps, la satisfaction est au rendez-vous. Nous avons donné une bonne version malgré quelques légers flottements rythmiques. Les dés sont jetés…
Toujours pas le temps de rigoler : on saute dans le car pour rejoindre le cœur de la fête à Gimel pour le concours de marche.
On s’aligne, on prépare la marche Farvel til en slavisk kvinne (adieu à une femme slave) choisie par le jury et on se lance. Même si la route est droite, il faut l’avouer, l’alignement n’est pas parfait, mais le plaisir de jouer reste intact. Mission accomplie, on peut se détendre et boire enfin ce verre de chasselas tant attendu !
La partie officielle vient clore cette belle journée et là, c’est une belle surprise qui nous attend : une première place en deuxième catégorie Brass-Band.
Un grand merci à notre chef Antoine Rabut, à nos fidèles accompagnantes et accompagnants, aux représentants de nos autorités et leurs épouses qui nous ont soutenu toute la journée. Bravo également à nos tambours qui viennent de vivre leur deuxième journée à Gimel puisque le jeudi 18, ils ont déjà fréquenté ce joli village pour le concours réservé aux tambours. Et aussi un grand bravo aux organisateurs et aux sociétés amies.
A dans cinq ans pour la prochaine édition.
Propos recueillis par Jean-Pierre Lambelet auprès d’un musicien qui souhaite rester anonyme derrière son tuba