Changeons le système, pas le climat
Jordan Willemin, Les Jeunes POP | Le 25 septembre, les Suisses sont appelés à se prononcer sur l’initiative pour une économie verte. C’est une opportunité de choisir une économie respectueuse de l’environnement, plutôt qu’une opportunité basée sur du profit maximal pour un petit groupe de privilégiés. Il est donc important de la soutenir en votant OUI.
L’initiative “pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources”, dite économie verte, vise à ce que la Suisse, extrapolée à la population mondiale, ne consomme pas plus qu’une planète d’ici 2050. Actuellement elle en est à trois planètes, ce qui signifie qu’elle épuise la terre. L’initiative demande que la Confédération planifie des objectifs et fasse des bilans réguliers pour arriver à ce but final. Elle offre aussi des outils, comme par exemple des mesures fiscales.
Le POP appelle à voter OUI à cette initiative. En effet, il y a urgence à agir dans ce domaine, car si on continue avec la situation actuelle, de grandes catastrophes naturelles arriveront. Cette initiative est un réel bon sens, car il n’est pas possible sur le long terme de consommer plus que ce que la nature peut offrir. Elle a aussi le mérite de changer la politique environnementale actuelle. Cette dernière a décidé de mettre la responsabilité de la pollution sur l’individu et propose donc comme seule solution de le taxer. Cela part d’un mauvais constat, car ce ne sont pas les individus qui sont responsables, mais bien le système. Ce dernier est basé sur le profit à tout prix, ce qui implique que si polluer est rentable, l’entreprise le fera. Donc pour de véritables mesures, nous devons imposer des règles contraignantes aux entreprises afin de limiter l’émission de CO2. Nous savons que laisser le marché régler le problème ne fonctionnera jamais. Pour cette raison, le slogan «changeons le système, pas le climat» résume bien la situation. Si on ne décide pas de stopper le profit à tout prix, on en paiera tous les conséquences.
Cette initiative a le mérite de donner un signal clair, mais elle laisse au Parlement le soin de choisir les mesures. Nous pouvons constater qu’il n’est pas prêt à remettre en cause le système. Pour cela, il est important de voter oui, mais il est aussi primordial de continuer le combat pour que notre volonté soit appliquée. On sait que les lobbys industriels sont très forts au Parlement, à nous de montrer qu’il faut penser à l’humain avant tout, et non aux profits d’une minorité d’actionnaires.
Un des autres points oubliés par l’initiative, c’est de pouvoir contrôler démocratiquement le secteur de l’énergie. Actuellement, la Suisse veut continuer dans sa libéralisation de l’électricité. Alors que cette politique est justement responsable des problèmes environnementaux, on décide d’aller encore plus dans cette mauvaise direction. Il est important d’exiger la collectivisation du secteur de l’énergie pour que la Confédération puisse le planifier de manière écologique en tenant compte de nos besoins.
En conclusion, cette initiative donne de bonnes réponses aux problèmes environnementaux, elle mérite donc notre total soutien. Mais il ne faut pas s’arrêter là, car elle laisse trop de marges au Parlement pour lui faire perdre son sens. Le combat pour une économie respectueuse de l’environnement ne s’arrêtera pas de sitôt. Mais il est important de le mener afin de garantir une planète agréable à vivre pour nous et les futures générations.