C’est à lire – Le dico romand – Editions Favre
Les semaines se suivent mais ne ressemblent pas, comme mes chroniques. Qui ont l’art de sauter du coq à l’âne !
Monique Misiego | Je ne sais pas si vous êtes comme moi, j’aime les émissions littéraires qui nous font découvrir les dernières sorties. Mais en plus local, j’aime aussi suivre les chroniques culturelles de Julie Evard de la RTS. Chroniques qui sont transmises dans le 12h45 du début de la semaine. C’est à cette occasion que j’ai découvert que la très sérieuse ECAL, allait publier un ouvrage sur le dialecte romand. Est-ce que notre dialecte, celui que pratiquaient assidument nos parents, méritait un dictionnaire ? Je trouvais d’ores et déjà la démarche un peu snob, je demandais à voir. Comme le dit le fameux Yann Marguet, qui a écrit la préface de ce livre, ce patois local, même si on le snobbe un peu quand on est jeune adulte, on développe pour lui une sorte d’amour par la suite, presque malgré soi, et on se surprend à parler comme nos parents sans le vouloir. C’est donc avec scepticisme puis avec délectation que je me suis plongée dans ce « Dico romand ». Avec une pensée pour mon papa à toutes les expressions. Qui m’ont fait rire, parfois sourire, et parfois m’ont tiré la larme à l’œil. « Pétole », par exemple, savez-vous ce que c’est ? Si c’est une petite crotte de chèvre ou de souris, c’est aussi un surnom affectueux que l’on donne aux enfants, comme petit ou petiot. D’où la larme à l’œil car mon papa m’appelait ainsi. Si certaines expressions sont faciles à comprendre comme : « Ne t’inquiète pas, ça veut seulement jouer ! » ou « Ca sent un drôle de goût ! D’autres comme : « Etes-vous durs à la comprenette ? » « Laisse ton Jules tranquille, il fait son yopet ! » Vous poseront peut-être plus de problèmes à comprendre.
Mais si je vous dis : « Le capiane avait coupé sa coupe-beuse » cela veut-il dire :
1. le capitaine avait fermé sa gueule
2. le soldat avait maquillé sa moto
3. l’Italien avait cadenassé son vélomoteur
Un petit questionnaire de ce genre est d’ailleurs disponible à la fin du livre pour vous amuser. Même si ce livre est fort intéressant, on ne le lira pas d’un trait. Pour ma part, il est sur ma table et je consulte un mot ou une expression chaque jour. C’est ma petite récréation. Et comme je dis toujours, mangez local, lisez local. Et plus local que ce dico romand, faut chercher loin… on est déçu en bien… A consommer sans modération pour une dose de bonne humeur chaque jour.