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La société suisse se porte bien.
Les chiffres du chômage sont rassurants, il est même question d’une progression avoisinant les 2 à 2,5% pour l’économie. Ces deux seuls arguments devraient noyer le commerçant lambda dans un océan de bonheur, seulement voilà… La situation est radieuse, les chiffres le prouvent raisonnablement mais une petite voix nous susurre à l’oreille que cela ne peut durer. Trop beau pour être vrai… Vrai comme l’interprétation des chiffres. Nul besoin d’être diplômé en économie pour savoir que l’on fait dire ce que l’on veut aux chiffres, suivant ce que l’on cherche à démontrer. La théorie n’a de valeur que comme prévision lorsqu’on la place face à la réalité des faits. Face à l’euphorie des « marchés », il faut placer celle du marché… de village. Constatons un fait troublant : le fossé entre les hauts et les bas revenus se creuse au moins autant qu’entre les multinationales et les entreprises locales. Un poncif mille fois entendu et ressassé, à tel point qu’il en a perdu son sens. Dans certaines régions, il n’est plus possible pour celui qui y travaille de s’y loger. C’est déjà le cas dans les villes romandes où l’exode urbain a déjà commencé il y a belle lurette. Les villages seraient déjà des villes-dortoir si la LAT – sans le vouloir – n’avait pas stoppé net ce mouvement. En terme de locatifs, la loi est maintenant à la débrouille. A un autre niveau, ce sont les entreprises locales qui tirent la langue. Les patrons comme les employés sont placés devant le choix d’avoir du travail à vil prix ou fermer boutique. Le chiffre d’affaire fond comme sous un changement climatique, mais il a au moins le privilège d’exister… un peu. Ce ne sont sans doute pas de ces deux exemples que les pontes de l’économie tirent leur progression de 2 à 2,5%, mais à l’heure de ces grandes analyses, il est plus que jamais temps de rester groupés et de se serrer les coudes, ne serait-ce que pour constater la venue de cet avenir radieux.