Ça glisse
L’automne n’est plus sournois, il est là qui cède déjà sa place à l’hiver naissant.
Le slalom géant de Solden a inauguré cette saison que beaucoup chérissent, en confirmant nos deux champions que sont Odi et Lara. Un début de courses des neiges qui s’annonce passionnant.
Le bonheur avec cette saison intermédiaire est que la zapette nous transporte sans état d’âme du Grand Prix moto à celui de la F1, et du tennis au ski. Si l’automne est le casse-tête au niveau vestimentaire, il l’est aussi pour le mental. Savoir à quel Saint se vouer à la Toussaint devient complexe, le bonheur est soudainement tout relatif et fugace, momentané.
Comme un rite de passage, un glissement vers autre chose.
Une différence cependant : une législature politique se termine. Ça glisse doucement mais à couvert pour le moment. Les marchés et autres événements locaux voient surgir à nouveau des édiles que l’on croyait disparus. Des candidats pas encore tout à fait déclarés, mais-sait-on-jamais-sur-un-malentendu-ça-pourrait-jouer, affichent avec bonhommie leurs trombines bienveillantes…
Ça glisse encore car il faut le nombre, et comme chacun sait « ensemble nous sommes plus forts ». Un glissement sous les drapeaux. Il ne s’agit (pas encore) de brandir son étendard, nous en sommes plutôt à la diabolisation. Il faut rallier ses troupes sous la couleur adéquate, et quoi de mieux que de crier « Au loup ! ».
La peur de « l’autre » a fonctionné depuis que l’humain est (in)humain, et fonctionnera encore en ce prochain semestre. Qui au sujet de l’immigration, qui au sujet des impôts, puis d’autres s’ajouteront contre-système. Les partis sont de sortie, les mots d’ordre sont en gestation pour certains, d’autres sont déjà en ordre de bataille.
Alors si ça glisse, raccrochons-nous à ce qui est proche et visible. Montons nos pneus d’hiver avant de glisser dans les urnes.


