Bourg-en-Lavaux – Des caisses de vins pour la caisse communale
Marché du vin
Chaque année depuis la création de la commune de Bourg-en-Lavaux (2011), Cully organise une vente aux enchères de ses vins. Permettant aux professionnels de la branche de visualiser l’état du marché, il s’agit également pour la commune de valoriser son patrimoine et de mettre du beurre dans ses épinards. Cette année, 390’000 francs viennent renforcer les finances communales avec 44’775 litres de vin vendus.
Historiquement, les premières traces de cet événement remontent à 1752. C’est du moins ce que mentionnent les archives cantonales. De mémoire de visiteur, la mise aux enchères des vins communaux a lieu depuis 1976. Traversant les époques, 2023 est la douzième vente sous l’effigie de Bourg-en-Lavaux. Une édition qui signe un retour avec une sorte de stabilité, car les faibles quantités de vins de 2021 avaient fait bondir les prix.
Vendredi 24 février dernier, à 14 heures tapante, après le coup de canon annonçant le début des festivités, la cave de la Maison Jaune a ouvert ses portes et ses fûts pour déguster le millésime 2022. Le climat chaud et sec de l’an passé a donné naissance à des vins équilibrés. C’est du moins le constat de Jean-René Gaillard, municipal en charge des vignes communales : « Il s’agit d’une belle récolte avec de plus importantes quantités par rapport à 2021. Les vins sont solaires avec une belle touche florale ».
Vignoble en remaniement
La commune est propriétaire de 11.5 hectares de vignes. Pour prendre soin des ceps donnant naissance aux appellations Calamin, Epesses et Villette, on retrouve deux vignerons tâcheron : « Mélanie Weber et Gaël Cantoro sont aux premières loges pour constater les changements du vignoble », annonce Jean-René Gaillard, avant de préciser le remaniement effectué par la commune : « Nous voyons bien que les changements climatiques influencent la vigne, c’est pour cette raison que nous nous dirigeons vers une culture raisonnée », détaille le municipal.
« On peut être fier de notre patrimoine et de la réussite
de cette vente »Jean-Pierre Haenni, syndic
Sans avoir la volonté d’obtenir une labélisation biologique, le travail dans la vigne se veut plus en adéquation avec cette dernière. Des cépages plus résistants pourraient prendre racine dans les parcelles communales afin d’éviter des pertes importantes ou l’apparition de maladies. Si ces changements suivent l’évolution du climat, la manière de faire une fois le raisin à maturité ne change pas : « Après les vendanges, les grappes sont escortées à la cave des Frères Dubois pour la vinification ».
Dans le détail, le millésime 2022 se solde par 6095 litres de Calamin, 19’815 de Epesses, et 18’865 litres de Villette (32’275 L en 2021 contre 44’775 L en 2022).
Vins en hausse, prix en baisse
A l’image du produit, cette mise aux enchères annonce un marché du vin relativement équilibré : « Rappelons-nous que les fortes pluies de 2021 avaient drastiquement fait chuter les quantités. Et qui dit denrée rare, dit prix à la hausse », rappelle Jean-René Gaillard. « Le contexte est différent aujourd’hui, car les quantités et la qualité sont là ». Si, lors de ce même événement, la commune avait récolté 450’000 francs voilà une année, elle se réjouit d’avoir enregistré plus de 390’000 francs aujourd’hui. « Avec un prix moyen de Fr. 8.70 et de Fr. 14.- le litre pour le Calamin, on peut être fier de notre patrimoine et de la réussite de cette vente », sourit Jean-Pierre Haenni, syndic de Bourg-en-Lavaux.