Bien au contraire !
A l’anxiété se dispute la colère. Dans un temps où demain n’est qu’un autre aujourd’hui, la susceptibilité est érigée en vertu cardinale. Paradoxalement avec un temps qui s’éternise, le monde des réseaux réagit avec d’autant plus de hargne que d’immédiateté. Un peu de calme !… Il suffit de suivre une conférence de presse de nos édiles pour remarquer qu’à peine la retransmission terminée, les réseaux sociaux explosent. Cela pourrait sembler naturel s’il s’agissait d’informations choquantes, voire vulgaires, mais il s’agit en majorité d’incompréhension et de mauvaise écoute. Sans parler de la trouvaille rhétorique qui soudainement efface le discours tout entier… Trouvaille rhétorique qui, soit dit en passant, est tout à l’honneur de son auteur qui réussit le tour de force de résumer en une seule phrase non seulement la stratégie établie face à la crise mais la culture centenaire de tout un pays, cela mérite d’être souligné et salué chapeau bas. Mais revenons à nos moutons. Les réactions épidermiques n’ont pas cours en ces temps de confinement et ne bénéficient pas non plus de la moindre excuse à l’heure où tout peut être réécouté à l’envi. Confinés dans le temps long, pas d’excuses non plus pour tenter la synthèse du discours reçu afin d’en bien comprendre le message qui ne s’y cache même pas. Mais l’occasion est bien trop belle pour être le premier au front bas et virtuel et faire le buzz. Et cela que l’on soit un personnage médiatique ou un simple quidam sortant de la coopet un sac de rouleau de papier toilette sous le bras. En temps long, le temps court reste apparemment de mise. Que l’esprit courtaud continue donc à abreuver l’humour de certains et la panique des autres.