Attention au frelon asiatique !
J.F. Descombes, Délégué frelon asiatique pour le canton de Vaud | Arrivé en Europe dans l’ouest de la France en 2004, probablement caché dans un lot de poteries chinoises, le frelon asiatique (FA) a depuis traversé le territoire français pour rejoindre la Suisse en 2017 puis en 2019 par le Jura et Genève, ne cessant de susciter des préoccupations croissantes dans le monde apicole. Il a déjà été observé à plusieurs reprises dans le district.
Originaire d’Asie, comme son nom l’indique, cette espèce invasive profitant de l’absence de prédateurs naturels, est capable d’exercer une forte pression sur les abeilles mellifères et insectes pollinisateurs locaux, menaçant directement la biodiversité de nos écosystèmes, la pérennité de l’agriculture, par la baisse de la pollinisation, et la santé humaine, notamment des travailleurs extérieurs amenés à côtoyer des nids.
Face à cette invasion imminente, la coordination des efforts revêt une importance capitale : apiculteurs, autorités locales et citoyens doivent se mobiliser, dans un seul but : détecter et faire détruire les nids, afin d’endiguer la progression de l’invasion.
Le cycle annuel du FA présente généralement 2 phases distinctes (voir image) : seules les reines fondatrices qui naissent en automne passent l’hiver, cachées là où elles ont pu, et au printemps ces reines se mettent au travail. Elles construisent un tout petit nid, appelé nid primaire, dans lequel elles élèvent les premières ouvrières. Ces nids primaires ont la dimension d’une balle de tennis à celle d’un ballon de football selon leur développement. Les nids primaires sont fragiles et sensibles à la pluie et sont donc généralement bâtis sous des avant-toits, dans des garages, dans des cabanes de jardin, dans des greniers inhabités, dans des endroits abrités.
Lorsqu’il y a assez d’ouvrières, la colonie déménage et construit un nid secondaire qui peut atteindre les 80 cm de long et contenir plusieurs milliers d’individus ! Ces nids secondaires sont très résistants et peuvent aussi bien être construits au sommet d’un arbre qu’au ras du sol dans des buissons touffus.
Il est donc évident que la meilleure façon de combattre le FA est le repérage et la destruction des nids primaires : chaque nid primaire détruit ce sera un nid secondaire de moins à détruire.
Un défi constant : la recherche des nids par l’observation
La première phase active d’action consiste à dépister les individus et leurs nids. Pas de détection possible sans reconnaissance de l’insecte : plus petit que le frelon européen, le spécimen asiatique mesure environ 3 cm, et présente un abdomen essentiellement noir et des pattes jaunes, alors que notre
frelon européen est plutôt brun avec beaucoup de jaune.
En complément aux professionnels sur le terrain, comme les apiculteurs, la sensibilisation de la population à cette détection est essentielle. Que ce soit dans votre jardin ou au gré d’une balade, chaque citoyen est encouragé à signaler toute observation de frelons asiatiques ou
de leurs nids. Vous êtes les premiers
bénévoles dans cette lutte. Le site
www.frelonasiatique.ch vous permet de signaler tout soupçon de présence de l’insecte, via une carte interactive. Des photos sont nécessaires pour compléter le signalement afin d’assurer une identification scientifique de l’individu. Cette collaboration permet d’identifier rapidement les zones à risque et de mettre en œuvre des mesures d’élimination efficaces.
Après l’observation, l’action…
Réfléchie !
Le piégeage est à bannir car il n’a pas prouvé son efficacité dans le cadre de la lutte contre le frelon asiatique. En effet, les études ont démontré les dommages collatéraux sur la biodiversité avec une atteinte sur les autres polinisateurs, ces derniers étant pris au piège inutilement en quantité trop importante.
Dès qu’un signalement est effectué, une équipe de la Task Force se déplace pour localiser l’emplacement et la taille exacte du nid. Dans un deuxième temps, le nid est détruit et démonté par une personne spécialisée et autorisée. Il est impératif de respecter les recommandations officielles du Groupe de Travail sur le frelon asiatique à ce sujet. En effet, non seulement l’élimination d’un nid présente un risque à cause de l’agressivité des occupants, mais il doit de plus se faire avec des produits et des techniques adéquats, en respect notamment de la Loi sur les forêts et de l’interdiction d’utilisation de substances dangereuses pour l’environnement.
Votre mobilisation : un atout majeur dans le dépistage : www.frelonasiatique.ch
Votre soutien pour la lutte contre le frelon asiatique : www.stopfrelons.ch